Publier son livre – soumissions de textes en maison d’édition – L’attente, les doutes

Lorsque l’on se lance dans un projet d’écriture en vue d’être publié, la charge émotionnelle est particulièrement dense ! Il est bon de s’y préparer pour éviter de se décourager… En effet, le futur auteur est confronté à une multitude de questions et de choix qui peuvent vite devenir vertigineux. En m’appuyant sur mon expérience d’édition, je vais m’attacher à décrypter les différents aspects de cette problématique. La semaine dernière, nous avons parlé d’écriture et de relecture. A présent, concentrons-nous sur les soumissions de textes en maison d’édition : comment gérer l’attente puis les éventuels refus ?

L’attente, les doutes… plus c’est long, moins c’est bon ?

Une fois votre manuscrit terminé, relu et corrigé, voici venu le moment de le proposer aux Maisons d’Édition… Un grand saut dans le vide ! Pour l’auteur en devenir, cette étape est plutôt obscure :

On envoie notre écrit et il nous échappe déjà un peu. Que va-t’il se passer pour lui ? Sera-t-il lu ? Par qui ? En entier ou juste une partie ? Suscitera-t-il un coup de cœur chez l’éditeur ? Place aux fantasmes du néophyte, chacun ayant une représentation plus ou moins réaliste de la manière dont sont traités nos textes !

Autant je n’ai pas du tout angoissé lors de l’envoi de mon premier roman à une maison d’édition, Alice online (je n’avais en effet aucun espoir réel d’être publié, c’était plus un défi personnel qu’un projet réaliste !), autant j’ai commencé à angoisser dès la soumission des manuscrits suivants… Sans doute la pression d’être à la hauteur de mon premier “succès”…

En tout cas, pour éviter de s’imaginer les pires scénarios cauchemardesques, il peut être intéressant de s’intéresser au processus de sélection des manuscrits. En effet, laisser s’emballer notre imaginaire, c’est ouvrir la porte aux angoisses.

Comprendre le processus de sélection des manuscrits

Première chose à savoir : c’est un processus qui prend du temps ! Ne vous attendez donc pas à recevoir une réponse dans les jours qui suivent votre envoi. Et ne vous imaginez pas que tout est fichu parce que vous n’avez aucune nouvelle au bout d’un mois… C’est long, je vous dis, très long, même !

Les délais moyens de réponse se situent entre 3 et 6 mois. Une fois que vous connaissez cette information, respirez un bon coup et préparez-vous à prendre votre mal en patience !

Chacun a sa technique pour gérer l’attente, pour ma part, j’essaie de ne pas y penser. Je ne vérifie pas ma boîte mail à tout bout de champ. Je laisse faire le temps sans me prendre la tête.

Pour me donner l’impression de rester actrice de ce processus, je me mets simplement un rappel au bout de 3 mois pour faire un point : à ce moment-là je reprends les différentes réponses négatives reçues, je recense les maisons d’édition qui n’ont pas fait de retour. A ce moment-là, je me pose un instant pour choisir quelle suite donner :

  • Relancer les maisons silencieuses,
  • Élargir ma recherche en refaisant une salve d’envoi à des éditeurs que je n’avais pas sélectionné en premier choix, etc.

Second point important : selon les maisons d’édition (leur taille, leur notoriété, …), le processus de sélection peut être un peu différent. Pour certains, tous les textes seront lus par un comité de lecture composé de bénévoles chargés de remplir une fiche de lecture. Pour d’autres, seuls le synopsis ou le début du texte seront parcourus par un éditeur professionnel avant d’avoir la chance d’être lu en entier…

Donner toutes les chances à son manuscrit d’être lu

Pour vous rassurer, il vous faut donc donner les meilleures chances à votre manuscrit.

Pour cela, voici quelques conseils qui m’ont été bien utiles : 

  • Prenez le temps de vérifier que votre roman corresponde à la ligne éditoriale de la maison d ‘édition à laquelle vous l’adressez (n’hésitez pas à envoyer votre texte à un maximum d’éditeurs susceptibles de s’y intéresser.)
  • Rendez-vous sur le site internet de chaque éditeur sélectionné pour lire les consignes d’envoi de manuscrits (seront parfois précisés la typographie à utiliser, le format du fichier demandé, les documents qui devront accompagner le manuscrit, etc.)
  • Soignez vos documents d’accompagnement. Ils sont indispensables. Un manuscrit envoyé seul a peu de chance d’être lu. Adjoignez-lui une lettre d’intention qui précise vos motivations et en quoi votre manuscrit va intéresser l’éditeur, votre biographie, un court résumé type quatrième de couverture, mais aussi un synopsis complet en une à deux pages. Celui-ci devra raconter tous les axes importants de votre livre, jusqu’au dénouement.

Vous avez respecté toutes ces étapes ? Alors soyez rassuré. Vous avez fait tout ce que vous pouviez. Le reste ne vous appartient plus, inutile donc de vous angoisser, cela n’y changera rien !

Gérer les refus… et en faire un atout !

Le titre de ce chapitre est volontairement un peu provocateur… car refus il y aura, sachant qu’il y a de plus en plus d’auteurs en herbe qui se lancent et que les éditeurs sont toujours aussi sélectifs ! Alors, mieux vaut s’y préparer.

Lorsque j’ai réalisé cela, j’ai décidé de maximiser mes chances en envoyant mon manuscrit de l’Usurpateur à un maximum de Maisons d’Édition.

Dans un premier temps, j’en avais sélectionné une bonne vingtaine. Puis au bout de trois mois, j’ai refait des envois vers une dizaine de maisons supplémentaires… Celle qui allait le publier s’y trouvait, heureusement !

Continuer à croire en son livre

La plupart des refus que vous recevrez seront des lettres type, assez impersonnelles : “Malgré tout l’intérêt que présente votre manuscrit, etc. etc.”

Cela ne doit pas vous décourager. Je ne compte plus le nombre de mails de ce style que j’ai reçus… La concurrence est rude, les places sont chères… Mais chaque éditeur a ses critères, qui sont souvent d’ordre commercial.

Pour lui, le but est de savoir s’il va réussir à vendre votre roman. En d’autres termes, votre livre correspond-t-il aux attentes de son lectorat ? Si ce n’est pas le cas, il y a peu de chances qu’il prenne le risque de vous proposer un contrat… Mais cela ne veut pas dire que votre texte est nul ou que vous ne savez pas écrire !

N’oubliez pas qu’avant de soumettre votre manuscrit, vous vous êtes entouré de bêta lecteurs pour bien le retravailler (voir premier article) et que vous avez mis toutes les chances de votre côté en l’accompagnant d’un dossier complet. Votre roman ne correspond pas à la ligne éditoriale de cet éditeur-ci ? Ok, mais cela n’enlève rien à ses qualités. Un lectorat l’attend peut-être quelque part.

Un autre éditeur, lui, pourra trouver votre écrit apte à séduire ses lecteurs-types. Alors, ne perdez pas espoir et continuez à croire en votre livre !

Les refus argumentés

Certaines Maisons d’Édition, c’est bien plus rare, prendront la peine de vous envoyer un refus argumenté. Même si ce que vous lirez ne vous fait pas plaisir (les faiblesses de votre texte, selon leurs critères, y seront relevées) et si vous n’êtes pas d’accord avec les critiques énoncées, prenez-le comme une marque de faveur. Prendre du temps pour vous expliquer le refus est rare et précieux !

Vous avez là l’avis d’un professionnel, un spécialiste de l’édition. Ses remarques vous permettront sans doute d’améliorer votre texte, vos futurs écrits ou au moins de comprendre quelles sont les attentes de cet éditeur. Si vous visez une publication chez lui en particulier, c’est un précieux atout qui vous donne une idée de la direction à prendre !

Mon dernier roman paru, Là où l’ombre ne nous rattrapera pas, a été soumis à de nombreuses Maisons d’Édition, dont une pour laquelle j’avais hésité.

C’est une Maison d’Édition dont j’apprécie beaucoup les parutions, mais qui me semblait rechercher des livres plus “trash” que le mien. Néanmoins, j’ai fait le choix de le soumettre, avec la quasi-certitude d’essuyer un refus. Cela a évidemment été le cas, mon texte étant trop doux pour rentrer dans leur ligne éditoriale, mais j’ai eu la chance de recevoir une réponse détaillée, relevant des points négatifs très intéressants (il leur manquait par exemple le point de vue d’un personnage) et des points positifs (ils ont aimé mon écriture “fluide et addictive” ça c’est toujours bon à prendre pour le moral !).

Faire des choix

A ce stade, plusieurs choix s’offrent à nous : poursuivre les soumissions en ciblant des maisons d’édition plus petites par exemple (bien vérifier le sérieux avant), retravailler son texte avant de le proposer à nouveau ou réfléchir à une autre solution de publication, l’auto-édition (attention, c’est un choix qui demande mûre réflexion, car pour s’auto-éditer avec sérieux, un réel engagement est nécessaire. S’il s’agit simplement d’un choix par défaut, vous risquez d’être déçu. L’auto-édition implique de revêtir de nombreuses casquettes, point qui sera abordé en troisième partie.)

Quelle que soit votre décision, dites-vous que bien des auteurs avant vous en sont passés par là et que certains connaissent aujourd’hui un franc succès ! Certes, il n’est pas donné à tout le monde d’écrire et de publier un best-seller, mais des centaines d’auteurs parviennent à trouver une Maison d’Édition chaque année, alors, pourquoi pas vous ? 

N’hésitez pas à échanger avec des écrivains sur des réseaux sociaux (il existe des groupes d’entraide entre auteurs sur Facebook par exemple). Cela vous aidera sans doute à relativiser mais vous donnera aussi de l’espoir car il y a toujours de belles histoires et de beaux parcours à découvrir ! Peut-être bientôt les vôtres ?

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