Maryse Wolinski est une journaliste, devenue romancière en 1988. Elle écrit 3 livres sur son mari George Wolinski après son assassinat lors de l’attaque « Charlie Hebdo » en 2015 et poursuit le combat pour la liberté que son mari et l’ensemble de l’équipe du journal ont mené. Maryse Wolinski s’est éteinte le 9 décembre 2021 à l’âge de 78 ans.
« Les Editions du Seuil ont la grande tristesse de faire part de la disparition de Maryse Wolinski, à Paris, le 9 décembre », a indiqué la maison d’édition.
Qui est Maryse Wolinski
Née Maryse Bachère à Alger et originaire du Lot-et-Garonne, elle est mariée durant 43 ans à George Wolinski, tué dans les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015.
Elle commence sa carrière dans la presse puis se consacre à la littérature.
« C’est en 1988 qu’elle s’impose comme romancière à part entière, avec “Au diable Vauvert”, son premier roman, paru chez Flammarion : l’intimité et le secret, la vie de famille, l’amour (ou le désamour) dans le couple, autant de thèmes qui formeront la matière de ses romans ultérieurs », souligne le Seuil dans un communiqué.
Maryse Wolinski « fut aussi très attentive aux mouvements féministes et à la place des femmes dans la société », a rappelé la maison d’édition. Elle salue « l’élégance de son courage, l’obstination de sa pensée et des valeurs qui l’animaient ». Suivent des succès comme « Le Maître d’amour » (1992), « Lettre ouverte aux hommes qui n’ont rien compris aux femmes » (1993) ou « La Femme qui aimait les hommes » (1998).
Des livres consacrés à son mari George Wolinski
Après la mort de son mari George Wolinski, elle lui consacre trois livres (éditions le Seuil) :
Elle racontait également que son mari avait remarqué que son journal avait perdu l’ambiance de ses débuts.
Elle déplorait par ailleurs que la sécurité n’ait pas été à la hauteur autour d’une rédaction régulièrement menacée pour ses critiques contre l’islam.
« Qui avait donc pris la décision d’alléger le dispositif de protection, et pourquoi ? (…) Il y a eu des failles dans la sécurité de “Charlie Hebdo” et elles sont nombreuses », écrit-elle dans « Chérie, je vais à Charlie ».
Une femme militante pour la liberté
Fin 2020 se tenait le procès de cet attentat ou elle était partie civile. Avant l’ouverture des débats, elle avait affirmé que l’audience ne répondrait pas à ses questions sur « les dysfonctionnements » de la police et de l’antiterrorisme.
Le Seuil l’a décrite comme une « fine observatrice de la société » et une militante « implacable de la liberté d’expression et des valeurs républicaines et démocratiques face à l’obscurantisme ». « Elle aura porté avec une profonde conviction et un grand engagement le projet de création d’une Maison du dessin de presse et du dessin satirique », selon l’éditeur.
« Très attristé de la mort de Maryse Wolinski, que je n’ai rencontrée que récemment pour défendre avec elle son projet d’une maison du dessin de presse. Une femme meurtrie mais chaleureuse et pugnace », a twitté le dessinateur Xavier Gorce, le père des « indégivrables » qui a claqué la porte du « Monde » en début d’année.
Mercredi 8 décembre, Elsa Wolinski avait salué sur Instagram la façon dont sa mère, malade, affrontait sa mort prochaine « avec vaillance et élégance ».
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