Myriam Savary est une passionnée d’écriture. Elle nous propose une trilogie originale et audacieuse, qui lui aura valu plus de dix ans de travail d’écriture. Myriam Savary nous parle des Syyrs.
Myriam Savary nous fait découvrir son univers
Myriame Savary se décrit comme étant une maman poule. Ancienne ingénieure, elle aime créer (écrire, coudre, broder) et par-dessus tout voyager et rêver.
Myriam a écrit les tomes 1 et 2 des Syyrs, publiés aux éditions Nouvelles Plumes. Elle est actuellement en train de terminer l’écriture du dernier tome de la trilogie des Syyrs.
Elle nous raconte, « Un moment très émouvant. J’ai hâte d’y mettre le mot fin, tout en redoutant de clore la dernière page, car après tout est figé, noir sur papier blanc. Pour l’instant, tout est encore possible ! Et j’adore ça.
(Pssst : aux lecteurs des Syyrs, promis je ne vous laisserai pas attendre trop longtemps !) »
Pour accompagner le lecteur dans son univers, Myriam propose également deux nouvelles qui permettent de découvrir le passé de deux personnages secondaires.
Dans la suite cette chronique, Myriam Savary, parle en son nom pour nous raconter son expérience et témoigner de ses débuts en tant qu’écrivain.
La naissance d’une passion pour l’écriture
J’ai toujours détesté le français à l’école. Sciences, mathématiques, voilà des langages qui me parlaient. Pourtant, j’ai toujours adoré lire. J’ai passé mes années d’école avec un livre en main, j’ai grandi entourée d’étagères regorgeant d’histoires fantastiques, épiques et – surtout ! – magiques. Je me prélasse dans l’imaginaire, la Science-Fiction, la fantasy, le fantastique, la dystopie.
J’aime cette impression de quitter son monde, de s’évader vers un autre univers. Forcément, les histoires se bousculent dans ma tête, se mélangent, s’entremêlent. J’aime rêver tout éveillée à des mondes fabuleux. Mes héros prennent corps, évoluent au cours du temps. Je leur fais vivre des aventures. Ils font vibrer mes nuits, hantent mes songes. Au réveil, reste cette impression de perte, d’avoir oublié une partie de cette formidable histoire que j’avais vécue au cours de la nuit. C’est pour pourvoir m’en souvenir, la revivre à volonté, que je me suis décidée à écrire.
L’apprentissage de l’écriture
Je termine alors mes études d’ingénieur militaire et je ne sais écrire que des rapports ou des comptes-rendus : des faits, rien que des faits. Devant ma feuille blanche, il m’a fallu tout apprendre. Par où commencer ?
C’est ma sœur, artiste dans l’âme et écrivaine à ses heures perdues, qui m’a mis le pied à l’étrier avec un conseil : « Commence par écrire tout ce que tu sais sur tes personnages ». Pas de phrases alambiquées, pas d’histoire à suivre, pas de préoccupations grammaticales. Des faits. En vrac. J’ai passé des heures à écrire tout ce que je savais du passé, du présent et du futur de mes deux héros. Sans m’en rendre compte, mon fichier texte a dépassé les quatre pages, puis six. Mes premiers écrits.
La création d’une histoire, d’un récit, d’un livre
Fière, j’ai demandé à ma sœur comment faire ensuite. Elle m’a demandé quelle était la scène que je voyais le mieux dans ma tête. La plus marquante, la plus détaillée. Sur ses conseils, j’ai commencé par écrire celle-ci. Ainsi, la première scène que j’ai écrite est la dernière de mon livre. J’ai continué avec d’autres scènes, jusqu’à obtenir plusieurs blocs. Alors, en bonne ingénieure (ou architecte) il ne me restait plus qu’à relier mes blocs entre eux.
Il m’a fallu six ans pour terminer ce premier jet d’écriture. J’écrivais le soir, durant les vacances, au début en cachette. Je n’osais pas encore en parler. Mon compagnon s’étonna un jour de me voir tout le temps prendre des notes sur un carnet. Il a appris ce jour-là que j’essayais d’écrire une histoire. Il fut mon premier relecteur, et pas le plus tendre, mais ses commentaires construits m’ont vraiment permis de progresser. Avec son aide, mon écriture gagne alors en maturité et en cohérence.
La recherche d’un éditeur
Alors, j’ai tenté ma chance en imprimant un nombre incalculable de fois mes cinq cent seize pages pour les envoyer par la poste à de nombreuses maisons d’édition. Sans succès. Mon histoire reste rangée dans son placard. À ce moment de ma vie, je ne me retrouve pas dans ce métier d’ingénieur et deviens professeur des écoles. Un choix qui n’a pas rendu ma vie plus simple, mais que je ne regrette pas. Deux enfants plus tard, je décide de reprendre mon histoire. Je la relis avec un œil neuf, une perspective différente. Je la reprends, elle évolue encore.
Un déménagement à Saint-Pierre et Miquelon et je me retrouve maman au foyer pour deux ans, sur une île du tiers de la taille de Belle-île en Mer. Je ressors mon manuscrit et décide de lui redonner sa chance. Et puis sinon, j’en imprimerai quelques exemplaires pour ma famille, mes enfants, et je serai heureuse que mon histoire existe. J’envoie (par internet cette fois !) mon histoire vers de nouvelles maisons d’édition.
La rencontre avec les éditions Nouvelles Plumes
Je tombe sur Nouvelles Plumes, spécialisée dans les jeunes auteurs francophones. Son principe me plaît : les lecteurs inscrits peuvent lire gratuitement les manuscrits qui les intéressent. En contrepartie, ils doivent s’engager à faire une fiche de retour détaillée à l’auteur.
Rien à perdre, tout à gagner, je me lance. C’est l’époque du prix de l’Imaginaire et je coche la case sans y penser. Les lecteurs lisent, commentent et notent pour faire sortir certains romans du lot. C’est ensuite le comité de lecture des Nouvelles Plumes qui prend le relai et décide du gagnant. L’attente commence. Longue. On essaie de penser à autre chose mais cela devient difficile. Les résultats tombent et je n’ai pas été sélectionnée. Une seule lecture, une seule note. Mais un 9/10 qui me fait chaud au cœur.
Qui ne tente rien n’a rien
Je comprends que je n’ai pas été vue, noyée dans la masse des livres proposés lors du prix de l’imaginaire. Avec les commentaires précieux de ma première lectrice – qui a toujours priorité sur mes écrits à l’heure actuelle et dont je chéris l’avis – je reprends encore mon histoire, je retouche. Je décide de la partager, morceau par morceau, sur le site wattpad.
Je touche un premier public, je reçois des commentaires que je prends parfois en compte, parfois non. Je prends confiance. Je tente à nouveau le concours du Prix de l’imaginaire l’année d’après. Cette fois, je m’expose, je me présente sur le forum du site et je participe. J’ai également retravaillé mon résumé dans l’espoir d’attirer plus de lecteurs sur mon histoire.
Un coup de fil inattendu plus tard, j’apprends que j’ai remporté le Prix de l’Imaginaire 2019. C’est un bonheur, qui coïncide joyeusement avec mon retour en métropole.
Je découvre alors le monde de l’édition, les contrats, la promotion, les dédicaces. Difficile de se sentir légitime de prime abord, mais je rencontre des personnes extras qui m’aident énormément. Depuis, l’écriture s’est ancrée dans ma vie et mon quotidien. Je me sens auteure à part entière et je serai toujours reconnaissante à chacun des lecteurs qui se sont laissés tenter par mon histoire.
L’avis de Myriam Savary sur la maison d’édition Nouvelles Plumes
Les éditions Nouvelles Plumes mettent en avant de nouveaux auteurs francophones. Une opportunité incroyable lorsque l’on débute dans cet univers, et un tremplin impressionnant grâce à son partenariat avec France Loisirs. Une partie des livres sortant avec Nouvelles Plumes bénéficie dans un premier temps de 6 mois d’exclusivité dans le réseau France Loisirs, avant d’être en vente libre dans toutes les librairies.
J’ai énormément aimé travailler avec le réseau France Loisirs, notamment avec les équipes en boutique. Toujours disponibles pour vous accueillir en dédicace, toujours motivées, pleins d’idées et d’énergie. Malheureusement, France Loisirs a dû récemment fermer la majorité de ses boutiques. Une catastrophe humaine qui m’a profondément attristé.
Nouvelles Plumes est une maison d’édition qui me convient. Certes, je gagne bien moins sur chaque livre qu’en auto-édition, mais je n’ai pas à me préoccuper de logistique.
Nouvelles Plumes fait de la publicité pour les livres en sortie sur ses réseaux mais il faut également faire sa propre promotion à côté si l’on souhaite se faire connaître. C’est toutefois le cas de tous les auteurs avec qui je parle ou dont j’entends parler donc je ne pense pas que ce soit mieux ailleurs. Ils sont toujours réactifs lorsque je demande un service presse ou que je fais passer une information à relayer sur les réseaux.
Ils ont toujours été à mon écoute, par exemple, la couverture de mon premier tome a été changée entre la sortie France Loisirs et la sortie nationale, suite à mon retour et au retour négatif des lecteurs).
Mon éditrice a changé récemment, mais la transition avec la nouvelle personne en charge s’est faite toute en douceur. J’apprécie les échanges que j’ai avec elle, qui sont constructifs et suivis.