Le Fin mot de l’histoire en 200 expressions est un ouvrage coécrit par l’humoriste Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot, se moquant de Vincent Bolloré. Sa publication aurait dû avoir lieu le 29 septembre 2022. Seulement, celle-ci a été suspendue au dernier moment par Editis, propriété de Bolloré.
Editis suspend la publication du livre de Guillaume Meurice
Hier, le 14 septembre 2022, les coauteurs Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot auraient dû signer les services de presse de leur ouvrage Le Fin mot de l’histoire en 200 expressions. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu : le mardi 13 septembre 2022, Guillaume Meurice reçoit un appel de son éditeur Charles Bimbenet.
Le livre sur lequel Guillaume Meurice et Nathalie Gendrot travaillaient depuis des mois est suspendu. L’ouvrage qui relate les expressions issues de l’histoire française, dont l’une se moquait de Vincent Bolloré, devait se voir publié le 29 septembre 2022 aux éditions Le Robert (propriété du groupe Editis).
Des passages susceptibles de donner lieu à des contentieux
La journaliste Ariane Chemin dévoile dans « le monde », le motif officiel de la suspension du livre Le Fin mot de l’histoire en 200 expressions tient à la présence de 7 passages « susceptibles de donner lieu à des contentieux ».
Selon un porte-parole d’Editis, l’équipe juridique de la société, ainsi que des avocats extérieurs, ont signalé le passage controversé en juin. Les entrées considérées problématiques sont les suivantes :
« De la chair à canon. Exemple : un livreur Deliveroo dans l’actuelle guerre économique. » Ou : « Faire l’école buissonnière. A ne pas confondre avec faire le ministère buissonnier, qui est le fait de laisser l’école se dégrader et les profs devenir “influenceur Lexomil”. »
Après l’article du Monde, Editis indique assumer « pleinement la décision de suspendre un ouvrage qui n’était pas conforme aux principes directeurs de la liberté d’expression et qui comportait des propos qualifiables de diffamation et d’injure ».
Qui est aux commandes, et dans quelle intention ?
Si les co-auteurs décident de le faire, les corrections permettront toujours la publication du livre, selon le groupe.
Il semblerait que les auteurs se seraient vu proposer de céder le livre à First éditions, une maison d’édition à la réputation moins “sérieuse”, moyennant plus de souplesse dans le traitement du texte.
Après tout, Le Robert porte l’empreinte d’un dictionnaire, donc d’une publication de référence, pas forcément d’une caricature.
Dans un entretien accordé à Télérama, Guillaume Meurice indique : les deux blagues relatives à Vincent Bolloré et Louboutin lui ont été reprochées en premier, et les cinq autres plus tard. Il indique également envisager « des suites juridiques pour rupture de contrat » et s’inquiète du signal « grave » envoyé par l’affaire.