Fin 2019, médecin fraîchement retraité, j’ai commencé mon premier roman « Le Veilleur de Saint-Louis », chronique romancée à la première personne d’un de mes remplacements comme veilleur de nuit dans un service de Psychiatrie d’un hôpital de province. Voilà comment commence mon expérience dans l’auto-édition.
Le covid est arrivé et j’ai terminé la dernière version de mon ouvrage pendant le confinement en 2020. 32 000 mots. Une centaine de pages. Un style alerte avec pas mal d’humour. La correction orthographique a été assurée par mon épouse.
L’envoi du manuscrit aux maisons d’édition
J’ai fait imprimer « Le Veilleur » en une quinzaine d’exemplaires par CoolLibri. Il existe de nombreux sites d’impression des livres avec des tarifs attractifs en petits ou grands nombres ; celui-ci n’est pas le plus mauvais. Je voulais le faire lire à mes proches et à d’autres lecteurs que l’on appelle des béta-lecteurs. Par ailleurs, je l’ai envoyé, sous forme de manuscrit tiré par Rafal Repro, imprimeur/reprographe à Cluny, à tous les éditeurs possibles par la poste ou par internet.
Je n’ai reçu que des refus.
Parfois il avait été lu, parfois il était passé par un comité de lecture, parfois il était visiblement tombé de la pile et le plus souvent je n’avais aucune réponse : ni accusé de réception, ni rien. Les béta-lecteurs m’ont permis de chasser les dernières coquilles et de voir, avec satisfaction, que mon texte plaisait souvent.
Accepter les refus
Obstiné, malgré toutes ces fins de non-recevoir institutionnelles, fin 2020 début 2021 j’ai mis en chantier un recueil de nouvelles « Monette et autres histoires », des récits variés dans le thème et le style, écrits ces dix dernières années. Et j’ai procédé de la même manière. Corrections, petits livres, lectures et ensuite envoi des manuscrits à des éditeurs sélectionnés spécialisés dans la publication de nouvelles. Nouvel échec alors que j’avais eu, aussi, d’excellents retours par mes béta-lecteurs.
La difficulté de trouver un éditeur
Début 2022, il fallait que je me rende à l’évidence : Trouver un éditeur, sans tomber entre les mains d’un escroc, relevait d’un défi que je ne pouvais réussir en l’état. Heureusement que je ne vivais pas de ma plume sinon je me serais retrouvé sous les ponts !
Le choix de l’auto-édition
Restait donc l’auto-édition. Mais je n’y connaissais rien ! Je décidais donc de m’enquérir d’un imprimeur et demandait à Rafal Repro. Cependant, je devais m’occuper de toute la mise en page, de l’organisation du livre et de la typographie pour lui donner un PDF imprimable. Même chose pour la couverture, que je devais inventer. Je demandais par ailleurs un numéro ISBN à l’AFNIL pour que mon livre existe de manière officielle.
Là, intervint le hasard ou simplement la chance en la personne d’Hervé Loiselet que je connaissais depuis 15 ans, que je savais scénariste mais qui était aussi graphiste ! Il proposa de m’aider pour créer la couverture du « Veilleur » afin que mon roman puisse avoir une vraie identité et une finition professionnelle.
Restait la visibilité de mon ouvrage. Pendant les derniers mois, je l’avais mis en ligne gratuitement sur « Mezopo » qui venait juste de se créer. Il faut savoir qu’il existe de nombreux sites de ce type où vous pouvez publier avec plus ou moins de réussites. Par exemple : Kobo, une société canadienne, depuis 2009 ou monBestSeller.com, une société française, depuis 2012, qui en général publient des livres numériques gratuits.
J’avais également remarqué qu’Amazon offrait des contrats d’éditeurs et c’est ainsi que « Le Veilleur de Saint-Louis » y est apparu ainsi que sur Kindle, leur plateforme numérique. Ils impriment les livres en Italie, à la demande et vous les recevez au bout de quatre jours dans une très bonne finition. Par ailleurs tous les mois, ils virent sur votre compte en banque le résultat de la ventes de vos ouvrages. Sauf ventes exceptionnelles, n’espérez pas faire fortune mais ce qui compte, c’est l’extraordinaire exposition de vos écrits.
Avant l’été 2022, j’avais demandé à Hervé de s’occuper de mon recueil de nouvelles « Monette et autres histoires » et nous l’avons fait ensemble. Il s’est occupé de tout le versant technique, ce qui est très confortable : Maquette, typo, mise en page et couverture (dessinée par Boris Golzio qui habite à côté de chez moi). Cluny est une cité particulière où vivent de nombreux professionnels de la BD et de la littérature en général. Autant en profiter ! C’est CoolLibri (moins cher) qui a imprimé les exemplaires de mon deuxième livre. Et le résultat est de très belle qualité.
Conseils sur l’autoédition
Je ne considère pas l’auto-édition comme un pis-aller. Elle présente de nombreux avantages. Vous êtes seul maître à bord pour la conception et la réalisation de votre ouvrage. Néanmoins, pour éviter certaines erreurs, et avoir un livre de qualité, je conseille d’utiliser des professionnels de l’édition comme des correcteurs-lecteurs (car il n’y a pas que l’orthographe qui compte dans la réussite d’un roman) et un graphiste qui agit comme un architecte. Cela coûte un peu d’argent mais vraiment moins que si vous passez par certains bandits de l’édition.
Après… Vous avez le plaisir d’avoir en main un vrai livre et vous pouvez le vendre sans dépendre des diktats de certains éditeurs. Vous utilisez tous les moyens dont nous disposons : réseaux sociaux, salons littéraire, dédicaces dans les librairies etc. pour rencontrer et partager avec vos lecteurs. Il s’agit d’un véritable choix de vie.
Dans mes déplacements, j’ai rencontré beaucoup d’écrivains qui ne changeraient pour rien au monde cette façon d’exercer leur métier. D’ailleurs, deux créateurs célèbres ont franchi le pas, Riad Sattouf et Joël Dicker ont choisi cette forme d’exception qui permet d’augmenter de façon substantielle les droits d’auteurs.
« Elle n’est pas belle la vie ! »
