La mainmise de la Chine sur Hong Kong est devenue une réalité quotidienne depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni. Le régime communiste impose progressivement sa volonté à travers des lois sur la “sécurité nationale”, entraînant des répercussions majeures sur les libertés individuelles. Cette tendance suscite des inquiétudes, notamment dans le domaine du livre, où la censure et les restrictions menacent la liberté d’expression.
Mount Zero : Victime de la répression à Hong Kong, un symbole de la menace pesant sur la liberté d’expression
La fermeture récente de la célèbre librairie indépendante Mount Zero à Hong Kong a servi de rappel brutal à tous les amoureux des livres et de la lecture : aucun refuge n’est à l’abri des régimes autoritaires. Fondée en 2018, cette enseigne avait su rapidement se faire un nom en offrant un espace de libre expression, réunissant auteurs et lecteurs lors de nombreux événements. Cependant, à la fin du mois de mars, Mount Zero a été contrainte de mettre fin à ses activités, victime de pressions incessantes des autorités suite à des dénonciations anonymes régulières.
Censure et Répression : Hong Kong sous l’étau de la Loi sur la sécurité nationale
Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a vivement dénoncé la seconde loi sur la sécurité nationale dès le 19 mars, soulignant les imprécisions du texte pouvant mener à la criminalisation de comportements protégés par le droit international des droits de l’homme. Face à ces ambiguïtés inquiétantes, l’autocensure devient la norme par crainte de représailles, de dénonciations et de peines de prison arbitraires.
Les inquiétudes sont partagées par l’Union internationale des éditeurs et la Fédération européenne et internationale des libraires, qui expriment leur préoccupation quant aux conséquences de cette loi sur la liberté de publier à Hong Kong. Kristenn Einarsson, à la tête du comité Liberté de publier de l’UIE, souligne que ces dix dernières années ont été marquées par la décimation de l’édition et de la librairie à Hong Kong, appelant à résister fermement à tous les outils de censure. De son côté, Jean-Luc Treutenaere, coprésident de la fédération des libraires, déplore une détérioration alarmante et déchirante de la liberté d’expression.
Cette répression s’inscrit dans un contexte déjà sombre pour les libraires et éditeurs de Hong Kong, marqué par des disparitions et des arrestations arbitraires. En 2015, cinq travailleurs de la librairie et maison d’édition Causeway Bay ont mystérieusement disparu pour réapparaître plus tard sur le continent, et Gui Minhai, l’un d’entre eux, reste encore emprisonné. En mars 2023, trois libraires ont été arrêtés pour avoir produit et vendu un livre sur les manifestations de 2019, accusés de sédition en vertu de la première loi sur la sécurité nationale de 2020.
