Iouri Dmitriev est un historien russe. Accusé de pédopornographie mais également de crime sexuel sur mineure, il est condamné à 15 ans de prison dans une colonie pénitentiaire présentant un niveau de sécurité maximum.
Un historique judiciaire chargé pour Iouri Dmitriev
Emprisonné depuis Juin 2018, Iouri Dmitriev avait déjà effectué plusieurs années de détention préventive. Ce lundi 27 décembre, la justice russe l’a condamné à deux ans de prison supplémentaire, élevant ainsi sa peine à 15 années de prison (sous la demande du procureur général russe).
L’historien avait été accusé en 2016, de manière anonyme, d’actes pédopornographiques sur sa fille adoptive. Des clichés avaient alors été pointés du doigt, mais Dmitriev se défend alors en expliquant que ceux-ci ont été réalisés à des fins médicales, sa fille étant physiquement handicapée
Dans un premier temp, Iouri Dmitriev est relâché en avril 2018, puis replacé en préventive en juin 2018 jusqu’à son nouveau procès en juillet 2020.
Son procès le condamne alors à trois ans et demis de prison. Dmitriev aurait dû être rapidement libéré, mais le procureur général fait appel. Il est alors condamné en septembre 2020 à treize ans de prison pour violence sur mineur.
Au début du mois de décembre, le procureur général était revenu à la charge, donc, en demandant une prolongation de la peine initiale.
Une condamnation critiquée
Cette nouvelle condamnation s’est vue critiquée par des ONG parmi lesquelles : Memorial, une structure qui s’est donnée pour mission de préserver la mémoire des victimes du stalinisme, et dont Dmitriev est l’un des responsables.
Cette organisation est elle-même visée et menacée de liquidation.
L’ONG PEN America, qui défend la liberté des écrivains dans le monde entier, dénonce pour sa part un « verdict injustice » qui démontre « à quel point le Kremlin craint la vérité historique ».