Écrire un livre, les conseils de Xavier Baraglioli

Écrire un livre, le construire, avoir le plaisir de le voir édité puis de le tenir dans ses mains, est un rêve que nous avons toutes et tous, très fort dans notre cœur. C’est parfois l’envie de parler de soi, ou bien de raconter une histoire vécue, ou quelque chose que nous aimerions raconter. L’écrire est un désir et entamer sa rédaction est vraiment quelque chose de motivant. Rédiger un premier livre entre 70 000 et 90 000 mots n’est pas forcément quelque chose de facile, je dirais même que cela peut vite décourager le plus motivé d’entre nous.

Mais pourquoi parler en nombre de mots et ne pas parler en nombre de pages écrites ? Eh bien, un livre est composé de mots qui seront toujours la référence de votre ouvrage. Nous parlons en nombre de mots, les éditeurs aussi. Une petite précision à propos de votre texte : l’utilisation de TIMES NEW ROMAN et des caractères en taille 12 semblent être les mieux et les plus demandés par les maisons d’édition. On ne doit pas non plus oublier un interligne d’1,5 ou de 1,15 pour la mise en forme.

Mais alors, combien de mots pour un premier livre ?

Pour un premier roman, je conseille de ne pas dépasser 90 000 mots et d’être au-dessus de 70 000 mots. Pourquoi ? Parce qu’un éditeur est frileux à l’idée d’imprimer les exemplaires d’un livre trop important quand il s’agit d’un premier livre. Même si votre histoire est séduisante, cela peut décourager un potentiel éditeur.

Au moins 70 000 mots pour un roman 

Au moins 70 000 mots pour un roman, c’est le chiffre minimum que je donnerais pour se fixer une fin possible à son ouvrage. Cela peut paraître peu, certains y arriveront assez facilement, mais pour d’autres, ce sera déjà une barre assez haute à franchir dans la construction de son récit. D’ailleurs, atteindre le nombre de mots suffisants pour se dire que nous avons entre les mains Notre Manuscrit dépend de l’attention portée au démarrage de notre œuvre et de sa conception déroulante.

Créer un plan d’écriture

Je commence toujours par faire un plan de l’histoire que je veux mettre sur le papier. Son début, ses lieux, ses personnages, les détails importants, et la fin que j’envisage. Je ne m’arrête pas à des choses précises, car j’ai souvent remarqué que nous ne sommes pas toujours maître de ce que nous écrivons.

Il m’est déjà arrivé d’emprunter d’autres chemins pour terminer un livre parce que, lors de sa rédaction, je me suis rendu compte que je n’avais pas pensé à tel ou tel détail, et cela est venu modifier les interactions ou situations que je pensais mettre en œuvre, et même à en venir à modifier les derniers instants de l’histoire.

C’est pour cela que j’ai précisé « la fin que j’envisage ». Lorsque j’écris, je reste ouvert à toutes les possibilités. Bien souvent, je n’ai pas défini ce qui va caractériser tel ou tel personnage, mais c’est en avançant dans mon récit que cela se fait et que je trouve la personnalité adéquate.

Éviter le remplissage pour atteindre un certain nombre de mots

Certains écrivains parlent de « remplissage » quand il s’agit d’atteindre un certain nombre de mots. Pour ces derniers, ils écrivent leur histoire avec sa construction et si la fourchette en mots n’est pas atteinte, ils reprennent le texte depuis le début et rajoutent des détails, des descriptions, des faits divers pour que le livre atteigne son poids idéal en mots. C’est une possibilité de rédiger.

Votre histoire, vous l’avez préparée avec un plan, vous visualisez beaucoup de choses, tout semble vous venir lorsque vous écrivez, et vous éviterez peut-être aussi le syndrome de la page blanche en allant au bout de ce que vous souhaitez raconter. Ce n’est pas ma méthode, et pour cause.

Déjà, si vous venez de terminer sur 60 000 mots, par exemple, il va vous falloir remplir beaucoup. De plus, vos rajouts, faits divers, descriptions que vous rajouterez ne seront pas perçus par vos personnages, ni par l’histoire, puisque vous avez construit votre livre et conclu la fin, sans eux. Des éléments de rajout peuvent devenir importants, voire déterminants, et vous pousser à certaines modifications qui, dans cette situation, ne pourront être faites, sauf si vous reprenez énormément de texte déjà écrit.

Décrire, oui mais pas trop

Écrire un livre c’est penser à celui qui le lit. Il faut que la personne puisse visualiser ce que vous essayez de faire apparaître. Vous, de votre côté, vous visualisez sans problème puisque vous êtes à l’origine de l’histoire, mais pour la personne qui ne connaît pas du tout et qui découvre, elle doit pouvoir voir ce que vous, vous voyez.

Alors, dans ce cas, prenez votre temps. Décrivez, détaillez, ornez et dialoguez avec votre histoire et vos personnages. Décrire ce qui est important de décrire. Si vous parlez d’une rencontre entre deux personnages, le lieu, les ressentis, les traits de visages, l’émotion, le désir, la peur, tout cela se raconte. Si vous parlez d’une personne en taxi, ne décrivez pas la voiture, tout le monde s’en moque, mais parlez des rues de la ville, de ce qui peut s’apercevoir au regard du personnage, des monuments, etc.

Donner vie à ses personnages par les dialogues

Ce qui me paraît essentiel ce sont les dialogues. Ils donnent vie à votre ou vos personnages, ils vont caractériser et permettre à la lectrice ou au lecteur de découvrir qui il est, qui ils sont. Ne pas les faire parler pour ne rien dire, mais, croyez-moi, ils ont toujours quelque chose d’intéressant à se dire.

Des souvenirs d’enfance ou plutôt proches, des expériences vécues, apportent un moyen de donner vie à celle ou celui, ou même à ceux que nous avons décidé de choisir pour nous accompagner dans l’ouvrage.

Corriger son texte

Vous voilà arrivé au moment tant attendu, le mot fin posé sur la dernière page de votre manuscrit, le nombre de mots correct pour sa contenance, enfin la réalisation est ainsi achevée. Vous êtes heureux ou heureuse, et vous vous dites que le plus dur est passé. Eh bien non ! Voici l’étape la plus difficile, la plus longue, la correction. Il est essentiel, avant toute chose, et pour éviter de vous faire rejeter, de penser à la priorité des priorités : un texte sans fautes.

Et oui, l’orthographe, la conjugaison, les syntaxes et la façon de construire vos dialogues vont être vraiment très importants et constituer un élément décisif pour l’éditeur. Pareil pour les répétitions qui peuvent vite devenir lourdes et pesantes.

Je ne pense pas être mauvais en orthographe, mais pour moi, le problème c’est que je suis très distrait et que je tape vite au clavier, d’où des erreurs et des fautes. De plus, la relecture est un élément essentiel. Lire et relire. S’accorder du temps entre deux relectures d’environ 10 à 15 jours pour une détection plus précise.

Pour être tranquille, j’ai opté pour un correcteur d’orthographe. Bien sûr, il ne fait pas tout, mais il apporte déjà beaucoup. Correction des fautes, suggestions de mots, de phrases, il apporte une aide importante et combat, à sa manière, les répétitions de mots. Il ne fait pas tout, et relire encore une fois sera nécessaire. D’ailleurs, faites lire votre manuscrit par une personne de votre entourage, un proche de confiance, un époux ou une épouse, une sœur, un frère, enfin quelqu’un qui pourra voir ce que vos yeux, eux, ne voient plus, ou oublient de voir.

Je tape vite au clavier et j’ai une lecture rapide, trop rapide. Il faut bien prendre le temps de faire les choses, même s’il restera toujours quelques imperfections oubliées.

Une petite astuce pour écrire un livre sans se décourager : deux pages écrites par jour (sans interlignes), c’est un livre écrit en moins de 3 mois. Pensez-y !

Xavier Baraglioli, auteur de STELLA BOOKS à la recherche de Friends Owl, mon dernier livre

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