ABES : une direction bientôt vacante et un avenir à clarifier

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié un avis de vacance de poste pour la direction de l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (Abes). À compter du 9 octobre 2025, le poste pourrait être laissé vacant si aucun successeur n’est nommé à la suite du mandat de Nicolas Morin, en poste depuis 2022 et dont la reconduction reste possible.

L’ABES : un maillon essentiel du réseau documentaire universitaire

Créée en 1994, l’Abes est chargée de recenser, localiser et rendre accessibles les fonds documentaires des bibliothèques de l’enseignement supérieur. Elle fournit des métadonnées normalisées, gère des bases de données mutualisées, et propose des outils de signalement et d’administration documentaire à plus de 150 établissements en France.

Son action s’inscrit dans une contractualisation pluriannuelle avec l’État, sous tutelle directe du ministère, ce qui en fait un acteur stratégique de la gestion des ressources numériques académiques.

Un profil recherché : expert.e en bibliothèques et gestion de projets

Les candidats devront faire preuve :

  • d’une excellente connaissance du monde des bibliothèques universitaires ;
  • d’une compréhension des enjeux de l’information scientifique et technique ;
  • d’une aptitude à travailler en réseau avec des institutions partenaires (BnF, Inist-CNRS, Couperin…) ;
  • ainsi que de compétences en pilotage d’équipes : l’ABES emploie plus de 70 agents, dont des informaticiens, bibliothécaires et personnels administratifs.

Le futur directeur ou la future directrice devra accompagner la convergence numérique entre les opérateurs de l’enseignement supérieur.

Une menace politique en arrière-plan

L’avenir de l’agence fait l’objet de vives tensions politiques. En avril dernier, deux amendements parlementaires, déposés par la députée Anne-Laure Blin (Droite républicaine), proposaient la suppression pure et simple de l’Abes, dans le cadre du projet de loi sur la simplification de la vie économique.

La députée dénonçait un “coût exorbitant” pour l’État – 20,7 millions d’euros selon ses estimations – alors que le budget propre de l’agence s’élevait à 5 millions € en 2023, hors portage des abonnements mutualisés aux ressources numériques (53 millions €, répartis entre établissements partenaires).

Syndicats et professionnels en défense de l’agence

Les syndicats du secteur, dont FO-ESR et SNPTES-UNSA, ont fermement réagi à ces propositions de suppression, soulignant le rôle indispensable de l’ABES dans la structuration du paysage documentaire de l’enseignement supérieur.

Nicolas Morin, directeur sortant et conservateur général des bibliothèques, n’a pas souhaité commenter publiquement les amendements. Il avait rejoint l’agence après un passage à la direction adjointe du Grand équipement documentaire du Campus Condorcet.

Quelle orientation pour l’ABES à l’ère de la transformation numérique ?

Alors que la question du pilotage des infrastructures documentaires nationales devient de plus en plus stratégique, l’enjeu n’est pas seulement le remplacement d’un directeur, mais l’avenir même d’un service public bibliographique. Un acteur clé pour la visibilité de la recherche française, mais aussi pour l’égalité d’accès aux ressources scientifiques.

Ads Blocker Image Powered by Code Help Pro

Oups ... Vous utilisez adblock ?

Nous avons détecté que vous utilisez un plugging Adblock. Soutenez-nous et désactivez-le 😊😇

Powered By
Best Wordpress Adblock Detecting Plugin | CHP Adblock