Mon amour pour les livres remonte à ma petite enfance, lorsqu’avec Maman, nous allions à la bibliothèque Municipale. Je me souviens d’une odeur de poussière et du plancher en bois qui couinait sous nos pas. Les étagères chargées de livres me paraissaient gigantesques. Quelle joie de pouvoir choisir 2 ou 3 titres, comme une grande.
À la maison, avec ma sœur, nous jouions à la bibliothèque en étalant nos livres, équipés d’une fiche de prêt, sur nos lits jumeaux. Nos lecteurs, invisibles, nous empruntaient des livres pendant des heures.
Les enquêtes me passionnaient déjà. Je dévorais Fantomette, Alice et les sœurs Parker de la bibliothèque rose et verte, chez Hachette. Quel plaisir, lorsque j’étais malade, de passer mes journées à lire.
J’ai grandi au milieu des livres, et avec eux. La bibliothèque familiale m’a occasionné mes premiers chocs littéraires, les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, Rebecca et mes premiers Agatha Christie.
À mon adolescence, j’avais lu beaucoup de titres de la reine du roman policier, et les Gaston Leroux, Maupassant, Edgar Allan Poe, Maurice Leblanc, Raymond Chandler, Simenon, Dickens et Conan Doyle… Que du bonheur !
Cet amour dévorant m’a permis de m’orienter vers les métiers du livre, tout en commençant à travailler en Librairie. La Librairie Prado-Paradis, tout un programme. Et là, j’ai découvert les grands classiques de la littérature, Balzac, Zola, Sartre, Simone de Beauvoir, Dostoïevski, Jane Austen et Virginia Woolf… et la vente.
Puis à 21 ans, mon DEUST Métiers du livre en poche, j’intégrai la bibliothèque Municipale en tant que bibliothécaire adjointe. Une carrière s’ouvrait à moi. Je pouvais enfin proposer des livres à de vrais lecteurs. Un plaisir intense et professionnellement très enrichissant. Je m’occupais du rayon roman policier et faisais mes acquisitions avec ardeur pour le plus grand bonheur des lecteurs.
Ce bonheur a duré 20 ans. Puis la vie a fait que je suis partie dans l’Aveyron et j’ai malheureusement abandonné mon poste de fonctionnaire territoriale. Le livre n’occupait plus ma vie professionnelle, mais il n’était jamais loin.
Alors, j’ai acheté un Tabac-Presse et crée un rayon livre. Je retrouvais le livre et mon envie de le venter, le communiquer et le vendre. La satisfaction de commander, de mettre en place des livres est revenu et j’ai connu un certain succès pendant 5 ans, jusqu’à la mise en liquidation de mon commerce. Je faisais partie des petits commerces de proximité dans un village de 900 habitants. Tous les commerces ont fermé l’un après l’autre. Le mien fut le dernier !
La vie n’est pas un long fleuve tranquille ! Après quelques missions intérimaires en usine, je suis devenue Fromagère en grande surface. Ce n’était plus le bon livre au bon lecteur, mais le bon fromage au bon client. J’avais pris goût à la vente. Cependant, après 4 ans, mon corps a parlé, et j’ai dû renoncer à continuer de travailler dans cet environnement épuisant.
Aujourd’hui, après 3 ans de chômage interminable, mon but est de vivre une nouvelle fois grâce au livre…
J’ai rencontré le storytelling !
Alors, fini de travailler sans les livres, loin d’eux, de leurs odeurs, de leurs auteurs, de leurs éditeurs. Aujourd’hui, je veux écrire « leur histoire ». Le monde de la littérature jeunesse a besoin de « passeurs » vers les enfants, et les petites maisons d’édition de notre attention sur leur production. Et bien me voilà, à la disposition des éditeurs pour faire découvrir leurs merveilleux catalogues.
Ma nouvelle vie, c’est aussi celle de mamie, Mamie Coco, qui lit des histoires à sa petite fille, sur Instagram… et qui adore lire des thrillers et autre romans policiers, dans le privé.
Donc n’hésitez plus, confiez-moi vos nouveautés jeunesse ou policier et j’en ferai une chronique bourrée de plaisir pour le meilleur et pour le pire !
Corinne Blanc