Une partition inédite de Chopin refait surface deux cents ans après sa disparition

À Manhattan, New York, la Morgan Library & Museum ouvre aux chercheurs des archives inestimables. Au printemps dernier, lors d’un inventaire, le conservateur spécialisé en documents musicaux, Robinson McClellan, tombe sur une courte partition portant un nom célèbre : « Chopin »…

Une valse inédite de Chopin découverte à la Morgan Library


Dans les collections d’un centre d’archives, il ne faut jamais se fier aux apparences. C’est ce que le conservateur Robinson McClellan a découvert en examinant une humble feuille de partition. Sur ce simple morceau de papier, un nom attire immédiatement son attention : « Chopin », l’un des géants de la musique romantique.

Présentée comme une « Valse », la composition est inconnue de McClellan, qui s’interroge : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Curieux, il interprète le morceau et découvre une œuvre singulière dans le répertoire du compositeur polonais. Pour s’assurer de l’authenticité de cette trouvaille, il consulte Jeffrey Kallberg, expert en musique romantique à l’Université de Pennsylvanie, qui partage son étonnement : « J’en suis resté pantois, je n’avais jamais vu ça. »

Des analyses minutieuses du papier et de l’encre ainsi qu’une étude graphologique confirment rapidement l’authenticité de la partition. Datant des années 1830, elle a été écrite par Chopin dans sa vingtaine, et, avec une durée d’un peu plus d’une minute, cette valse s’avère plus courte et unique par ses puissantes premières notes, en comparaison des autres œuvres du compositeur.

Le manuscrit est entré dans les collections de la Morgan Library & Museum en 2019, issu de la précieuse collection d’A. Sherrill Whiton Jr., un passionné de piano et ancien directeur de la New York School of Interior Design. Grand amateur de Chopin, il jouait régulièrement ses œuvres pour s’évader, selon le souvenir de son fils Paul. À sa mort, son ami Arthur Satz a acquis la collection pour honorer ses dernières volontés, en la léguant au centre d’archives.

Le catalogue de ce fonds exceptionnel, retardé par la pandémie, a finalement permis à McClellan d’identifier cette rare partition. Si Chopin, souvent discret, n’a jamais signé cette valse, le morceau est bel et bien de sa main, d’après les experts. Pour faire revivre cette œuvre inédite, le New York Times a sollicité le célèbre pianiste Lang Lang, qui interprétera cette valse longtemps demeurée dans l’ombre.

Les archives révèlent des trésors : après Chopin, des œuvres perdues de Mozart et Bram Stoker refont surface


La redécouverte d’une partition de Chopin s’inscrit dans une série récente de trouvailles littéraires et musicales d’envergure. En septembre dernier, les archives de la bibliothèque de Leipzig dévoilaient un morceau de Mozart au sein de la collection Carl Ferdinand Becker. Ce document, non signé mais attribué au compositeur par les experts, est une reproduction d’une œuvre remontant aux années 1760, période où le jeune prodige, né en 1756, avait entre dix et quinze ans.

D’après les annotations du manuscrit, ce morceau a été composé avant le premier voyage italien de Mozart, en 1769. Intitulée « Ganz kleine Nachtmusik » (« Toute petite musique de nuit »), cette pièce pour trio à cordes comprend sept mouvements, pour une durée totale de 12 minutes.

Dans la même veine, une nouvelle inédite de Bram Stoker a été découverte récemment par un passionné de littérature au sein de la Bibliothèque nationale irlandaise, enrichissant encore le patrimoine retrouvé de ces génies oubliés.

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