Le 1er février, le Syndicat national de l’édition, représentant patronal du domaine, a dévoilé les conclusions de son étude sur la répartition des revenus du livre entre les maisons d’édition et les auteurs. Cependant, cette publication a suscité de vives critiques de la part des auteurs et de leurs représentants, remettant en question les méthodes et la présentation des résultats. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE) exprime dans un communiqué reproduit ci-dessous ses propres réserves tout en exprimant ses attentes envers le ministère de la Culture.
« Le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs » : une étude économique du SNE
L’étude sur le partage de la valeur entre éditeurs et auteurs, rendue publique par le Syndicat national de l’édition (SNE) le 1er février 2024, a suscité une attention particulière. Le Conseil permanent des écrivains (CPE) exprime sa gratitude envers les éditeurs pour avoir levé un peu le voile sur leur fonctionnement économique.
Cependant, cette étude, entièrement dirigée par le SNE sans consultation des autres acteurs de la chaîne du livre, présente une vision partielle de la réalité. En se focalisant uniquement sur les grands groupes éditoriaux et en excluant certains types d’ouvrages comme les manuels scolaires et les mangas, elle ne reflète pas pleinement la diversité et la complexité du marché du livre.
De plus, en ne prenant pas en compte le chiffre d’affaires des diffuseurs-distributeurs, l’étude crée un biais significatif dans son analyse. Concernant les droits d’auteur, il est important de noter que la part allouée aux auteurs est répartie entre tous, tandis que la part destinée aux éditeurs revient intégralement à la maison d’édition.
Ainsi, le CPE souligne que même si un grand nombre d’auteurs reçoivent une rémunération similaire au sein d’une maison d’édition, leur part individuelle des revenus est minime par rapport au chiffre d’affaires net de l’éditeur. Malgré ces limites, l’étude économique du SNE ne doit pas être utilisée pour éviter le débat sur le partage équitable de la valeur. Le CPE reste déterminé à poursuivre les discussions avec le SNE sur la rémunération des auteurs et appelle la ministre de la Culture à faciliter le dialogue entre toutes les parties prenantes.