Le Syndicat national de l’édition (SNE) soulève de vives inquiétudes après la publication du décret du 5 avril dernier, qui autorise la publicité télévisée pour les livres pendant une période de deux ans. Les éditeurs craignent que cette mesure ne porte atteinte à la stabilité du secteur de l’édition et ne compromette la diversité et la qualité de la création littéraire, faute de réglementations spécifiques encadrant cette “expérimentation”.
Risques pour la diversité et la qualité littéraires
Le Syndicat national de l’édition (SNE), ayant été consulté par le ministère de la Culture, réaffirme son opposition à l’extension de la publicité pour les livres à la télévision. Il met en garde contre les risques de déséquilibre d’un secteur réputé pour sa diversité et les tendances croissantes vers la “best-sellerisation”, comme expliqué dans un communiqué du syndicat. De plus, le SNE souligne que les résultats d’une expérimentation similaire menée pour le cinéma depuis 2020 n’ont pas favorisé une promotion diversifiée de la production cinématographique.
Face à un décret dépourvu de cadre réglementaire précis et d’engagement clair pour promouvoir le livre et la lecture à la télévision, le SNE demande l’abrogation de cette mesure, estimant qu’elle a été prise sans concertation avec les professionnels du livre.
La nouvelle donne de la publicité pour les Livres et le cinéma : Un décret de Rachida Dati déclenche le débat
Un décret publié le 5 avril 2024 ouvre la voie à la publicité pour les livres et le cinéma à la télévision, mettant en place une expérimentation de deux ans. Cette décision, issue de débats amorcés sous l’ère de Nicolas Sarkozy, est pilotée par Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture. Depuis 1992, la publicité pour les livres était restreinte en raison de la loi visant à préserver la diversité culturelle et à limiter l’emprise des grandes maisons d’édition.
L’objectif du gouvernement est de moderniser la réglementation pour s’adapter aux évolutions des modes de consommation médiatique et du marché publicitaire, marqué par la prépondérance croissante de la publicité digitale au détriment de la presse écrite. L’expérience précédente pour le cinéma, lancée en 2020, a démontré des résultats positifs en termes de fréquentation, surtout en dehors de Paris.
Le gouvernement s’engage à évaluer l’impact de ce changement sur l’édition littéraire, en étudiant ses effets sur la commercialisation des livres et la diversité des œuvres promues.