Chaque année, le Salon international du livre de Turin attire des passionnés de littérature venus du monde entier. Parmi eux, des professionnels français comme Lise Caillat, traductrice d’Alessandro Baricco, et Florence Raut, fondatrice de la librairie italienne La Libreria à Paris, viennent y retrouver un écosystème unique. Elles nous partagent leur regard sur cet événement devenu, pour elles, un moment de sociabilité essentiel.
Un salon littéraire qui renforce les liens professionnels
Lise Caillat fréquente le salon turinois depuis environ cinq ans, bien qu’elle n’y participe pas chaque année. Son déplacement dépend souvent de la présence d’un auteur qu’elle a déjà traduit ou qu’elle s’apprête à traduire. Pour elle, cette manifestation représente une opportunité précieuse : rencontrer l’auteur, échanger avec son éditeur italien, ou élargir son réseau professionnel.
De son côté, Florence Raut s’est rendue à Turin pour la première fois en 2006, lors de l’ouverture de sa librairie spécialisée dans la littérature italienne. Depuis, elle y retourne ponctuellement – cinq fois en près de vingt ans – selon les possibilités économiques et l’intérêt du programme.
Un événement stratégique pour les traducteurs et libraires
Pour Lise Caillat, le Salon du livre de Turin s’impose comme une référence dans le domaine de la littérature italienne. Il offre une forte concentration d’acteurs clés : éditeurs, auteurs, agents littéraires, traducteurs. Placé à un moment stratégique du calendrier éditorial, il permet une visibilité importante sur la production italienne actuelle.
Florence Raut y voit, quant à elle, un moyen de renforcer la notoriété de sa librairie auprès des éditeurs italiens. En se rendant sur place, elle souhaite inscrire son établissement dans leur univers professionnel, faire exister La Libreria dans leur champ de vision, et ainsi affirmer son ancrage dans le monde de l’édition italienne.
Une organisation mêlant rendez-vous ciblés et découvertes spontanées
Lors de son séjour à Turin, Lise Caillat organise sa visite autour de deux axes : les rendez-vous professionnels programmés et la prospection littéraire spontanée. Elle apprécie particulièrement l’ambiance de la ville, qu’elle qualifie de profondément littéraire. Elle explore les nombreuses librairies partenaires du salon, découvre de nouveaux éditeurs et rentre toujours avec une multitude d’idées et de projets.
Florence Raut, quant à elle, planifie en amont sa participation en consultant le programme officiel. Elle repère les conférences ou rencontres d’auteurs qui l’intéressent, puis flâne dans les allées du salon, ce qui lui permet à la fois de renouer avec des contacts établis et de découvrir de nouvelles maisons d’édition.
Le salon de Turin, une passerelle littéraire franco-italienne
Entre réseautage professionnel, découvertes éditoriales et échanges enrichissants, le Salon du livre de Turin joue un rôle central dans le parcours de traducteurs et libraires français investis dans la diffusion de la littérature italienne en France. Plus qu’un événement, c’est un lieu de rencontre et d’inspiration, où naissent des projets littéraires transalpins.