Mobilisation contre le projet de poste électrique à la Grande Bibliothèque

La cession des terrains adjacents à la Grande Bibliothèque du Québec (BAnQ) à Hydro-Québec menace directement l’avenir culturel et écologique de l’établissement, alerte le collectif Sauvons le Parc BAnQ !. Le projet d’Hydro-Québec, qui prévoit notamment l’entreposage d’archives dans un poste électrique et la suppression d’espaces verts essentiels, représente une grave atteinte à la mission culturelle et environnementale de l’institution.

Une manifestation est prévue le 10 mai prochain à 15h, à l’angle des rues Berri et Ontario, lieu des terrains concernés. Une pétition citoyenne est également en cours.

Un appel à la mobilisation pour sauver la BAnQ

Le collectif appelle à la mobilisation générale pour défendre les espaces culturels et verts menacés :
« Venez manifester votre amour pour la BAnQ, à l’occasion de son 20e anniversaire, ainsi que votre opposition au projet de poste électrique Berri-2 d’Hydro-Québec ! »

Il dénonce aussi le manque de transparence dans cette opération réalisée « sans consultation publique réelle », et accuse la direction actuelle de la BAnQ de complicité en ne défendant pas sa mission essentielle :
« Il appartient désormais à la communauté de défendre BAnQ contre elle-même ».

Le collectif réclame la rétrocession immédiate des terrains à la BAnQ, exigeant d’Hydro-Québec qu’elle explore d’autres alternatives plus adaptées à ses besoins industriels.

Soutiens institutionnels et citoyens à la pétition

De nombreuses organisations soutiennent cette mobilisation culturelle et citoyenne. Parmi elles :

  • UNEQ (Union des écrivaines et des écrivains du Québec)
  • Département d’études littéraires de l’UQAM
  • L’Euguélionne, librairie féministe & queer
  • Médiathèque Gaétan-Dostie

Le mouvement bénéficie également d’un large soutien étudiant et syndical, avec :

  • ADEESE (Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM)
  • AFESH (Association facultaire étudiante des sciences humaines de l’UQAM)
  • AEE (Association étudiante en sciences de l’environnement de l’UQAM)
  • SPPEUQAM (Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM)
  • Maison des gens de lettres (MGDL)
  • SPCVM (Syndicat des professeur.e.s du Cégep du Vieux Montréal)

De nombreux signataires individuels, parmi lesquels des figures reconnues telles qu’Yves Beauchemin, Larry Tremblay, Nicole Brossard, Denys Arcand, Suzanne Lebeau ou Marie Laberge, apportent leur soutien à cette mobilisation.

Un projet critiqué sur plusieurs fronts

Déjà, les spécialistes des bibliothèques, Marie D. Martel et Carol Couture, alertaient sur les dangers de la vente des terrains de la BAnQ à Hydro-Québec, évoquant des « préoccupations majeures ».

Même Hydro-Québec, par la voix de son vice-président aux affaires publiques Graham Fox, admet que le projet fait l’objet de « très nombreuses critiques ».

Une lettre adressée par des résidents du Quartier latin au gouvernement réclame l’annulation de cette décision.

Ce que prévoit précisément le projet d’Hydro-Québec

Hydro-Québec a acquis les terrains adjacents à la Grande Bibliothèque, incluant une grande partie du jardin d’art où se trouve une statue emblématique de Dany Laferrière, pour 22 millions de dollars. L’objectif : construire un poste électrique de 315.000 volts, opérationnel en 2030 après six années de travaux.

Selon Pascal Monette, ingénieur responsable du projet, le poste actuel, construit en 1968, est obsolète et difficile à moderniser, ce qui justifie cette opération.

Toutefois, la proposition d’intégrer deux étages destinés à l’archivage de documents dans ce poste électrique soulève des inquiétudes quant au respect des normes strictes exigées pour la conservation d’archives (température, humidité, sécurité).

Des choix stratégiques très contestés

Le conseil d’administration de la BAnQ avait voté unanimement dès juin 2022 en faveur de cette cession, justifiant le choix par une « offre généreuse » d’Hydro-Québec. Les fonds ainsi obtenus devaient financer partiellement la transformation de la bibliothèque Saint-Sulpice en Maison de la chanson, au coût global estimé à 48,5 millions de dollars.

Les spécialistes dénoncent cependant l’abandon de la vocation initiale de cette bibliothèque historique, notamment les services dédiés aux adolescents, public stratégique pour la BAnQ.

Espaces verts, écologie et culture menacés

Selon les opposants, cette vente est en contradiction flagrante avec les missions contemporaines des bibliothèques, censées préserver des espaces verts essentiels au bien-être, à la lecture et à l’activité sociale. Ce projet industriel, en plus d’impacter négativement l’environnement immédiat, remettrait profondément en cause les objectifs écologiques et de développement durable affichés par la BAnQ.

Enfin, la réduction progressive des espaces d’exposition de la bibliothèque menace directement l’accès public à la médiation culturelle, un enjeu crucial que dénoncent vivement les signataires.


Pour défendre la BAnQ et ses espaces verts : rendez-vous le 10 mai !

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