À l’occasion du vingtième anniversaire de sa disparition, Françoise Sagan, souvent décrite comme le “charmant petit monstre” de la littérature française de la seconde moitié du XXe siècle, sera honorée avec l’émission d’un timbre à son effigie. La Poste prévoit de mettre en circulation 594 000 exemplaires de ce timbre, vendus au prix de 1,29 € chacun, à partir du 23 septembre 2024.
Françoise Sagan : Une vie en lettres et en scandales
Françoise Sagan, née Françoise Quoirez en 1935 à Cajarc, dans le Lot, marqua profondément la littérature française du XXe siècle. Dès l’âge de 18 ans, elle fit sensation avec la publication de son premier roman, Bonjour tristesse (1954), qui non seulement la propulsa au devant de la scène littéraire, mais suscita également un débat passionné. Récompensée par le prix des Critiques, elle reçut de François Mauriac le surnom ambigu de « charmant petit monstre », en référence à son style audacieux et à ses thèmes provocateurs.
Son deuxième roman, Un certain sourire, confirma son talent et lui assura une base de lecteurs fidèles malgré les critiques parfois acerbes. Son écriture, souvent décrite comme une “petite musique”, se caractérisait par une peinture subtile des sentiments, des phrases brèves mais percutantes, et un ton doux-amer teinté de modernité et de provocation.
En 1957, un grave accident de voiture la plongea dans la dépendance aux opiacés, un épisode qu’elle surmonta seule et qu’elle raconta plus tard dans Toxique, ouvrage illustré par Bernard Buffet. Entre les légendes urbaines qui l’entouraient — casinos, whisky, boîtes de nuit et Ferrari — et son engagement littéraire intense, Françoise Sagan publia une vingtaine de romans, dont Aimez-vous Brahms… et La Femme fardée, ainsi qu’une dizaine de pièces de théâtre telles que Château en Suède. Elle participa également à l’écriture du scénario de Landru avec Claude Chabrol, et écrivit des chroniques et des portraits pour divers journaux.
En 1986, anticipant sa propre fin, elle rédigea son épitaphe : « Françoise Sagan. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. » Gravement malade, elle s’éteignit à l’hôpital de Honfleur le 24 septembre 2004, dans des circonstances marquées par des difficultés financières.
Crédits image : Conception graphique Valérie Besser d’après photo © Denis Westhoff