Pearson, un groupe éditorial britannique implanté sur plusieurs continents, est un acteur majeur dans le domaine éducatif. Aux États-Unis, dans l’État de New York, cette multinationale est accusée d’avoir violé le Video Privacy Protection Act en permettant à Meta, la société mère de Facebook, de collecter des données sans consentement.
Pearson sous le feu des critiques : Accusations de violation de la confidentialité des données dans l’État de New York
Depuis un certain temps, le groupe Pearson a orienté ses activités et ses contenus vers les plateformes en ligne, répondant ainsi aux besoins changeants des consommateurs. Cependant, ces ajustements ne sont pas sans implications supplémentaires. Une affaire judiciaire en cours dans l’État de New York met en cause le géant éditorial pour son apparente négligence en matière de confidentialité des données des utilisateurs.
Selon John Collins, qui a déposé plainte, Pearson aurait intégré des outils du groupe Meta, notamment une passerelle vers le réseau social Facebook, sur sa plateforme pédagogique. Le simple fait d’avoir ce code aurait permis à Facebook d’accéder à l’historique des vidéos consultées par les utilisateurs, rapporte Bloomberg.
Ce partage de données avec un tiers, sans le consentement explicite des utilisateurs, semble enfreindre le Video Privacy Protection Act, une loi datant de 1988 visant à protéger les informations relatives aux achats ou locations de vidéos et de jeux vidéo des consommateurs…
Adaptée à l’ère numérique, cette législation s’étendrait désormais aux historiques de visionnage de vidéos en ligne, et le juge Paul A. Engelmayer a jugé que les arguments de John Collins étaient suffisamment solides pour que la plainte ne soit pas rejetée sans examen approfondi.
Les défis de l’édition numérique
Ce cas met en lumière les nouvelles obligations des éditeurs lorsqu’ils se lancent dans le domaine numérique, parfois complexe pour les non-initiés. Souhaitant fidéliser leurs utilisateurs et offrir un environnement en phase avec les réseaux sociaux, les éditeurs ne rechignent pas à collecter des données privées pour mesurer l’audience et optimiser les contenus, notamment à des fins de communication et de publicité.
Cependant, cette collecte de données s’accompagne de nouvelles obligations en matière de consentement et de protection des données. En 2019, Pearson avait été confronté à une fuite massive de données confidentielles d’élèves scolarisés dans des écoles américaines entre 2001 et 2016. En 2018, des pirates informatiques avaient réussi à accéder aux informations de milliers de comptes d’utilisateurs.
Suite à cette faille de sécurité, une femme avait intenté une action en justice contre le géant de l’édition, réclamant des dommages et intérêts pour des négligences présumées et accusant Pearson d’avoir dissimulé des informations aux élèves et à leurs tuteurs jusqu’en juillet 2019. Cette plainte avait finalement été classée sans suite en 2020.