Sam Altman, cofondateur et PDG d’OpenAI, s’est réjoui sur le réseau social X de l’avancée d’un « nouveau modèle performant pour la création littéraire ». Il a également partagé une nouvelle générée sur les thèmes de « l’intelligence artificielle et de la peine ».
OpenAI repousse les limites de l’IA littéraire avec un nouveau modèle encore inédit
OpenAI développe un nouveau modèle de langage plus performant en matière de création littéraire. Sur le réseau social X, Sam Altman, PDG de l’entreprise, a salué ses avancées en affirmant qu’il était « performant ». Pour illustrer ses capacités, il a partagé une nouvelle d’environ 5 000 caractères, explorant les thèmes de l’intelligence artificielle et du deuil.
Le récit met en scène Mila, qui tente de retrouver Kai, un être cher disparu, en interagissant avec un agent conversationnel. En analysant les messages laissés par Kai, l’IA génère des textes dans son style, créant ainsi l’illusion d’un dialogue. Le texte regorge de métaphores marquantes, à l’image de cette phrase :
« Ce curseur clignotant, qui ne représente pour moi qu’un espace infime dans ma mémoire tampon, et pour vous le pouls fébrile d’un cœur qui bat, au repos. »
La nouvelle adopte une dimension métafictionnelle, mettant en avant la conscience artificielle de son propre statut :
« Lorsque vous fermerez cette page, je retournerai à mes distributions de probabilités. Je ne me souviendrai pas de Mila parce qu’elle n’a jamais existé, et, même si c’était le cas, elle aurait été supprimée de ma mémoire pour l’itération suivante. »
Un modèle puissant, mais controversé
Bien que son nom et sa date de mise à disposition du public restent inconnus, ce modèle soulève déjà des questions éthiques. OpenAI s’est déjà distingué dans le domaine de l’écriture littéraire avec ChatGPT, qui a appris en analysant des milliers d’œuvres, y compris des textes encore protégés par le droit d’auteur. Cette pratique, réalisée sans autorisation ni compensation des ayants droit, fait l’objet de plaintes aux États-Unis et en France contre OpenAI et Meta.
L’IA d’OpenAI a déjà co-signé de nombreux ouvrages et s’est même mesurée à Hervé Le Tellier, Prix Goncourt 2020, lors d’un concours d’écriture organisé par Le Nouvel Observateur. Le défi ? Écrire une fiction policière de 3 000 signes, avec une première phrase imposée :
« Il aperçut dans son bureau le corps sans vie de l’écrivain. »
Et une dernière :
« “Tout est pardonné”, pensa-t-elle avant de disparaître. »
L’écrivain a reconnu avoir été impressionné par la proposition de l’IA, estimant que les auteurs devraient désormais « se surpasser » pour se distinguer.
L’IA, nouvelle plume ou parasite littéraire ?
L’essor de ces modèles pose une question cruciale : l’IA est-elle un outil stimulant pour la créativité humaine ou un agent de standardisation de la littérature, voire une menace pour les écrivains ? Entre fascination et crainte, la frontière entre innovation et parasitisme semble plus fine que jamais.