Acteurs importants de la chaîne du livre, les correcteurs et correctrice sont parfois méconnus des professionnels et du grand public. L’association des correcteurs de langue française (L’ACLF), a mené une enquête afin de relever le portrait des professionnels de la correction.
L’enquête de l’Association des correcteurs de langue française
Créée en 2018, l’Association des correcteurs de langue française, a souhaitait mieux connaître les parcours, les besoins et les compétences des professionnels de la correction. Elle s’est alors lancée dans une enquête de taille. Entre mars et juin 2020, 490 personnes ont répondu à un questionnaire en ligne.
Marquée par les débuts de la pandémie du covid-19, cette période a été particulièrement bouleversée.
Le profil des professionnels de la correction
Il ressort de l’enquête que 83% des participants sont des femmes. Un tiers est âgée entre 20 et 40 ans, un tiers entre 41 et 50 ans et un tiers entre 50 et 70 ans. Concernant la localisation des professionnels, ils se situent pour une grande majorité en Île de France.
Concernant la formation des correcteurs et correctrices on remarque que ces derniers sont très diplômés :
- 48% d’entre eux possèdent un bac + 5 ou plus
- 22% d’entre eux possèdent un bac + 4
- 15 % d’entre eux possèdent un bac + 3
- 9% d’entre eux possèdent un bac + 2
- 5 % d’entre eux possèdent un bac
- 1% d’entre eux possèdent un BEP – CAP
Parmi les répondantes, plus de la moitié (58%) ont suivi une formation liée à la correction. Il n’en reste pas moi qu’une part non négligeable n’avait pas choisi cette voie. Beaucoup d’entre elles ont exercé une profession différente dans le passé (Assistantes ou chargées d’édition, éditrices, rédactrices, traductrices).
La moyenne d’âge d’entrée dans cette profession s’établie alors à 35 ans.
Quel statut pour les correctrices
Le statut majoritaire pour la profession est l’indépendance. L’ACLF explique la de la manière suivante :
« Des transformations structurelles propres au domaine du livre et de la presse expliqueraient que les correctrices soient de moins en moins intégrées dans les entreprises : recompositions éditoriales ; choix budgétaires ciblés ; associations de maisons en grandes entités ou rachats ; fusion de certains corps de métier ; abondance et surcharge de la production éditoriale »
Il n’est pas rare que les correcteurs indépendants cumulent plusieurs activités.
Parmi les correctrices salariées on compte 21 % de CDI, 11% de CDD et 3% de contrat de travail temporaire en agence d’intérim.
Des correctrices multi tâches
L’ACLF confirme la polyvalence des correctrices.
89 % des répondantes déclarent réaliser de la correction d’épreuves, 75 % la préparation de copie, 36 % la révision de traductions.
Réécriture et rédaction (78 %), suivi éditorial (39 %), secrétariat de rédaction (37 %) et mise en page (6 %) font partie des autres tâches réalisées, qui ne relèvent pas de la correction.
L’ACLF s’interroge sur la volonté des correctrices d’embrasser cette situation, elle note notamment que :
« On observe un élargissement des tâches assurées par les correctrices tout au long de la chaîne de l’écrit : elles sont notamment près de 10 % à toucher au graphisme et à la mise en page »
Vous trouverez le rapport d’enquête complet sur le site de l’ACLF : https://www.aclf.fr/ASSOCIATION/enquetes