Bien avant les cahiers de vacances, les fiches de révision ou les devoirs sur Pronote, les écoliers de l’Antiquité s’appliquaient déjà à faire leurs exercices en dehors de la classe. Dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube Tibees, la vulgarisatrice scientifique australienne Toby Hendy met en lumière ce que l’on pourrait appeler les plus anciens devoirs du monde.
Des devoirs vieux de 4000 ans
Dans sa vidéo, Toby Hendy présente des tablettes d’argile babyloniennes, vieilles de près de quatre millénaires, sur lesquelles figurent des exercices de mathématiques réalisés par de jeunes élèves mésopotamiens. Ces devoirs scolaires étaient gravés à la main dans des écoles de scribes appelées eduba, véritables ancêtres des établissements d’enseignement spécialisés.
Contrairement à notre système décimal moderne, les Babyloniens utilisaient un système sexagésimal (base 60), plus complexe mais redoutablement efficace, notamment pour les divisions. Toby Hendy illustre ce savoir-faire ancien en reproduisant les calculs sur des tablettes actuelles, démontrant ainsi la rigueur de l’enseignement en Mésopotamie.
Un enseignement réservé à une élite
Ces tablettes n’étaient pas le fruit d’un apprentissage généralisé. À l’époque, l’école était un privilège réservé à une élite sociale. Les enfants formés dans les eduba étaient destinés à devenir scribes, un métier central dans l’administration babylonienne. Leur formation reposait sur la lecture, l’écriture, le calcul, et avait un objectif clair : assurer la stabilité de l’État par la transmission de savoirs techniques.
Il ne s’agissait donc pas d’une instruction ouverte à tous, mais d’un outil de reproduction sociale, destiné à former les cadres du royaume. Si les devoirs existaient bel et bien, ils ne visaient pas l’épanouissement personnel ou la démocratisation du savoir, mais la continuité bureaucratique.
Les devoirs à travers les époques : une constante pédagogique
Malgré les siècles qui nous séparent, la logique des devoirs demeure la même : renforcer les apprentissages, en dehors du cadre formel de l’enseignement. Si les supports ont changé — de la tablette d’argile à la tablette numérique —, l’idée de réviser, répéter et s’exercer reste universelle.
Dans certaines écoles américaines, la pratique des devoirs est aujourd’hui remise en question, accusée de contribuer aux inégalités scolaires ou à l’épuisement des élèves. Mais ces interrogations modernes ne doivent pas faire oublier que, depuis la Mésopotamie, les devoirs incarnent une tradition pédagogique profondément ancrée dans notre histoire.
Une vidéo accessible et passionnante
La vidéo de Toby Hendy, accessible sur sa chaîne YouTube Tibees, propose une plongée fascinante dans les origines de l’enseignement. Elle permet de mieux comprendre comment les sociétés anciennes concevaient la transmission du savoir, et pourquoi certains rituels éducatifs persistent encore aujourd’hui.