Conçu comme un outil visant à démocratiser l’accès à la culture, le Pass Culture restera lié aux mandats présidentiels d’Emmanuel Macron. Lors de sa première présentation devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, la ministre Rachida Dati a déjà mentionné sa volonté de le réformer afin de maximiser son utilisation.
L’avancée du Pass Culture
Depuis son élargissement à tous les jeunes de 18 ans en 2021, le Pass Culture n’a cessé de croître, tant en envergure qu’en coûts. Dans les crédits de 2024 du ministère de la Culture, il représentait ainsi 267,5 millions d’euros, contre seulement 107,5 millions d’euros destinés à l’éducation artistique et culturelle (EAC).
Critiques et Confiance
Cependant, malgré la confiance totale accordée à ce dispositif, des critiques persistent, notamment du côté des parlementaires. Ces derniers soulignent, entre autres, une insuffisance de la médiation, une vision consumériste de la culture et un chèque en blanc donné aux industries culturelles.
Accessibilité remise en question
Interrogée par les députés membres de la Commission des affaires culturelles, la ministre de la Culture a admis que le Pass Culture n’était pas aussi accessible qu’on l’espérait, notamment dans certaines régions. Elle a relevé que 20 % des jeunes de 18 à 20 ans n’utilisent pas les crédits du Pass Culture. Ainsi, Rachida Dati souhaite le réformer pour maximiser son utilisation et éviter qu’il ne favorise la reproduction sociale, mais plutôt qu’il serve la démocratie culturelle.
Pistes de Réforme
Pour améliorer l’accessibilité du Pass Culture, plusieurs pistes ont été suggérées par la ministre, telles que garantir une offre culturelle adaptée aux jeunes en situation de handicap et ouvrir la part collective du Pass aux Fédérations d’éducation populaire. De plus, le Pass Culture sera étendu aux apprentis et aux jeunes en institut médico-social.
Révision du Financement
Quant au financement, Rachida Dati a évoqué la possibilité d’utiliser un fonds de dotation privé pour élargir la part collective du Pass. Cela impliquerait probablement de revoir le modèle actuel, la SAS Pass Culture, intégralement financée par des fonds publics, étant codétenue par l’État et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dans une situation de quasi-régie.