En juin dernier, il a été révélé que le libraire en ligne australien Booktopia était sur le point de s’effondrer en raison de problèmes de liquidités. La société cherchait activement des financements et des investisseurs. Finalement, Shant Kradjian, propriétaire de la boutique en ligne de caméras digiDirect, a acquis l’entreprise et ses actifs, la transaction ayant été finalisée le 16 août au soir.
Booktopia sauvé par digiDirect : 100 nouveaux emplois créés, mais la dette reste un obstacle majeur
« La transaction assurera le maintien des employés restants, l’embauche d’environ 100 personnes supplémentaires et la continuité des paiements aux créanciers commerciaux de Booktopia », a déclaré Keith Crawford de McGrathNicol, spécialisée dans le conseil et la restructuration d’entreprise, dans un communiqué du 19 août. Précédemment, au moins 90 % des emplois avaient été supprimés.
Un avenir incertain
Shant Kradjian, fondateur de digiDirect en 2006, a vu son entreprise se développer pour devenir l’un des plus grands détaillants d’électronique grand public en Australie. Keith Crawford, qui avait été nommé pour superviser Booktopia en juillet après son entrée en administration volontaire, a été remplacé un an plus tard par le cofondateur Tony Nash, qui a également pris le poste de directeur des ventes.
En juin, l’entreprise avait abandonné ses prévisions de ventes ajustées pour 2024 et avait annoncé son incapacité à fournir des orientations financières. Les récentes réductions d’effectifs visaient à économiser 6,1 millions de dollars d’ici 2025.
Fin juin, la cotation des actions de Booktopia à la bourse australienne (ASX) avait été suspendue après une chute de 98 % de leur valeur.
Bien que l’achat ait permis de relancer le libraire fondé à Sydney, les administrateurs de McGrathNicol ont indiqué que le prix de vente « ne suffira pas à garantir un retour pour les actionnaires ». En effet, cette transaction, dont le montant exact n’a pas été divulgué, ne couvre pas entièrement les dettes de Booktopia, évaluées à environ 60 millions de dollars. Une nouvelle réunion des créanciers est prévue prochainement, selon le Sydney Morning Herald.
Il est probable, toujours selon le quotidien australien, que seuls les créanciers garantis de Booktopia, tels que les banques et les anciens employés, recevront des paiements. Une part importante de la dette de Booktopia est due aux éditeurs, mais environ 15 millions de dollars étaient dus aux clients pour des commandes non honorées et des bons d’achat.
Booktopia confronté à des difficultés financières : perte nette de 16,7 millions de dollars et révision des prévisions
En février dernier, Booktopia a annoncé une révision stratégique après une chute de 21 % de son chiffre d’affaires, qui est tombé à 86,3 millions de dollars pour le second semestre de 2023. La société a enregistré une perte nette de 16,7 millions de dollars entre juillet et décembre, avec un passif net dépassant les 20 millions de dollars.
Lors de sa présentation aux investisseurs, Booktopia avait déjà revu à la baisse ses prévisions de revenus de 1 à 3 millions de dollars, en raison d’un déclin de 8,3 % du marché en janvier 2024, selon les données de BookScan. Le ralentissement est attribué aux défis économiques, à la concurrence accrue et à la volatilité du secteur du livre.
Pendant les confinements liés à la pandémie de Covid, Booktopia avait vu ses ventes augmenter, les personnes confinées cherchant des loisirs. Le chiffre d’affaires de l’entreprise avait atteint 223,9 millions de dollars pour l’exercice financier 2020-2021, puis avait grimpé à 240,8 millions de dollars l’année suivante. Cependant, avec la levée des restrictions, la société a observé une forte baisse des revenus, les consommateurs réduisant leurs dépenses en réponse à la hausse des taux d’intérêt.