Le 9 décembre, l’assemblée générale de Vivendi a approuvé la scission du groupe en trois entités indépendantes : Canal+, Havas et Louis Hachette Group. Ces sociétés ont officiellement fait leur entrée en bourse le 16 décembre. Cette opération permet à la famille Bolloré, détentrice de 30 % de Vivendi, de réaliser une économie fiscale estimée à 535 millions d’euros, grâce à un régime fiscal avantageux qui considère deux tiers des actions de Canal+ et Hachette comme des remboursements d’apports non imposables.
Scission de Vivendi : entre économies fiscales et succès en bourse pour le groupe Bolloré
La famille Bolloré tire parti d’un régime fiscal avantageux dans le cadre de la scission de Vivendi, où deux tiers des actions de Canal+ et de Louis Hachette Group sont considérés comme des remboursements d’investissements initiaux, non imposables. Cela réduit considérablement leur facture fiscale : environ 200 millions d’euros d’impôts pour Canal+, au lieu de plus de 600 millions, et 65 millions pour Hachette, contre les 200 millions potentiels.
Cette approche fiscale marque une nette différence avec la scission d’Universal Music en 2021, où les actions distribuées avaient été traitées comme des dividendes, taxées à 30 %. Dans cette opération, sur une valorisation totale de 6,85 milliards d’euros pour Canal+, 4,5 milliards sont considérés comme des remboursements aux actionnaires. Pour Louis Hachette Group, 1,4 milliard d’euros sur une valorisation de 2,15 milliards bénéficie du même traitement, tandis que le tiers restant des actions est taxé au taux habituel.
Un proche du dossier a expliqué à BFM TV : « Ces sommes imputées sur le capital social ou les primes ne sont pas taxables, car elles représentent une restitution de ce qui avait été apporté, et non un gain. » En outre, le groupe Bolloré bénéficie du régime fiscal dit « mère-fille », qui exonère partiellement les dividendes entre une société mère et ses filiales.
Ce lundi a marqué un tournant pour Vivendi, géant français des médias et de l’édition, avec la mise en bourse de ses trois entités. Canal+ est désormais coté à Londres (London Stock Exchange), Havas à Amsterdam (Euronext Amsterdam), et Louis Hachette Group a fait son entrée sur le marché Euronext Growth à Paris, devenant le seul groupe d’édition français coté en bourse.
Lors de ce premier jour de cotation, Louis Hachette Group a brillé avec une hausse spectaculaire de 27 %, tandis que Vivendi enregistrait une progression de près de 9 %. Havas a connu une légère hausse de 1,7 %, mais Canal+ a déçu en chutant de plus de 20 % à la Bourse de Londres.
