On profite de la Rentrée littéraire 2024 pour se mettre à jour et découvrir Benoit Séverac, un auteur que nous n’avions pas encore exploré. Il est notamment connu pour sa série policière mettant en scène le lieutenant Cérisol, chef de groupe à la SRPJ de Versailles. Le précédent opus, Tuer le fils, était paru en février 2020.
Benoit Séverac, le polar à visage humain : entre enquête et bienveillance
Benoit Séverac est un auteur aux multiples facettes, ayant même été berger sur le Larzac et restaurateur de monuments funéraires. Cette tardive découverte pour nous ne fait que renforcer notre envie de plonger dans ses autres romans. Avec Le bruit de nos pas perdus, on est happé dans une ambiance qui rappelle une « série TV », où les intrigues se développent lentement, laissant la place aux personnages et à leur équipe d’enquêteurs, tous soigneusement détaillés.
Les personnages sont finement construits, comme le lieutenant Cérisol et ses célèbres confitures d’abricots, ou la nouvelle recrue, Sara Krzyzaniak, avec son franc-parler et son nom imprononçable. Même les seconds rôles, tels que Fabienne, la restauratrice du Chaudron, sont traités avec humour et tendresse.
Contrairement aux thrillers haletants à la Franck Thilliez ou aux polars nerveux à la Olivier Norek, Séverac opte pour un registre plus proche des polars nordiques, où chaque détail sert à observer et décortiquer notre société contemporaine. Ici, pas de serial killer ni de poursuites effrénées, mais des personnages aux vies complexes et des intrigues qui se nourrissent des réalités sociales.
Le tout aboutit à un polar bienveillant, sans noirceur excessive, où l’espoir et l’humanisme prédominent. À travers l’enquête du lieutenant Cérisol et son équipe, on explore les mystères d’un suicide douteux et la découverte étrange d’un corps inconnu dans un caveau familial, le tout entrecoupé du périlleux voyage d’un réfugié tchadien.
Sous les apparences bourgeoises de Versailles, les secrets sont bien cachés, mais Benoit Séverac nous offre un final plein d’espoir, fidèle à son optimisme contagieux.