La Société des Gens de Lettres (SGDL) lance en 2025 un nouveau Prix SGDL pour les libertés d’expression et de création, destiné à défendre les droits fondamentaux des auteurs et autrices menacés dans le monde. Pour cette première édition, le prix est décerné à l’écrivain Boualem Sansal, actuellement détenu en Algérie. La remise du prix aura lieu le 13 juin à 17h, à l’Hôtel de Massa, dans le cadre du festival annuel de la SGDL, Espèces d’auteurs.
Un prix pour défendre la liberté littéraire
En créant ce prix, la SGDL réaffirme sa mission fondamentale : protéger la liberté de création et d’expression des écrivains. Dans un contexte international marqué par des atteintes croissantes à ces droits, y compris dans des pays démocratiques, ce prix vise à visibiliser les auteurs inquiétés, emprisonnés ou censurés en raison de leur œuvre ou de leurs convictions.
« Parce que ces deux libertés sont aujourd’hui de plus en plus remises en cause, il est urgent d’affirmer leur caractère inaliénable. »
Boualem Sansal, un écrivain devenu symbole
Le choix de Boualem Sansal pour cette première édition n’est pas anodin. L’écrivain franco-algérien, arrêté le 16 novembre 2024 par les autorités algériennes, est devenu un symbole de la lutte pour la liberté d’expression. À quelques semaines du sixième mois de son incarcération, la SGDL exprime son soutien total à l’auteur et appelle les autorités françaises à intensifier les efforts diplomatiques et juridiques pour obtenir sa libération.
Une condamnation politique dénoncée
Boualem Sansal a été condamné le 27 mars 2025 par le tribunal correctionnel de Dar El Beida à 5 ans de prison ferme, assortis d’une amende de 500.000 dinars (environ 3.500 €). Les chefs d’accusation sont lourds :
- atteinte à l’unité nationale,
- outrage à corps constitué,
- détention de contenus jugés subversifs,
- intelligence avec l’ennemi.
L’auteur a fait appel de cette décision. Son cas est aujourd’hui suivi de près par les milieux culturels et intellectuels francophones, mobilisés à travers tribunes, manifestations, ouvrages collectifs et résolutions parlementaires.
Un engagement au-delà de l’individu
À travers ce prix, la SGDL souhaite aussi exprimer sa solidarité avec toutes les autrices et tous les auteurs menacés à travers le monde. Cette récompense incarne une résistance littéraire et symbolique face à la répression, et s’adresse à tous ceux dont la liberté d’écrire est bafouée.
« Liberté pour Boualem Sansal » : un appel devenu mot d’ordre dans le monde des lettres.
Un prix qui porte une voix collective : défendre les auteurs partout dans le monde
Avec cette première édition du Prix SGDL pour les libertés d’expression et de création, la Société des Gens de Lettres s’affirme comme un acteur majeur de la défense des droits des écrivains. Le cas de Boualem Sansal rappelle que, dans de nombreux pays, l’écriture reste un acte politique risqué, parfois lourdement sanctionné. Ce prix entend donner une voix à celles et ceux que l’on tente de faire taire.
Crédit image : libération