L’acteur et écrivain Russell Brand, récemment mis en examen pour viol, agressions sexuelles et attentat à la pudeur, fait également l’objet d’une action engagée par sa maison d’édition. Celle-ci lui réclame le remboursement des avances perçues pour deux ouvrages commandés, mais que l’auteur n’a jamais remis.
Russell Brand face à la justice : entre accusations graves et bataille contractuelle avec son éditeur
Russell Brand, connu pour ses multiples casquettes – comédien, acteur, animateur radio et télé, mais aussi auteur – se retrouve aujourd’hui au cœur d’une double tourmente : judiciaire et littéraire.
Présenté par sa maison d’édition comme « humoriste et ancien toxicomane », l’auteur a rencontré un certain succès en librairie, notamment avec Recovery: Freedom from our Addiction, traduit en français sous le titre Rédemption d’un con – Comment se libérer de nos addictions ?, publié aux éditions Leduc.S, ou encore Mentors: How to Help and Be Helped, paru en 2019 (et inédit en français).
Séduit par le potentiel de Brand dans le registre du développement personnel, l’éditeur britannique Pan Macmillan avait signé en janvier 2021 un contrat d’une valeur de 575.000 livres sterling (environ 674.000 €) avec la société de l’auteur, Pablo Diablo’s Legitimate Business Firm Ltd, pour la rédaction de deux ouvrages de non-fiction.
Un contrat non honoré
Brand avait perçu une avance de 75.000 £ pour le premier manuscrit, attendu en mai 2021, et 142.000 £ pour le second, prévu pour octobre de la même année. Ces sommes faisaient partie d’un accord précisant que l’auteur s’engageait à livrer les textes et à participer à leur promotion.
Mais en septembre 2023, aucun manuscrit n’avait encore été remis. L’éditeur, invoquant une violation contractuelle, a décidé d’engager des poursuites afin de récupérer 220.000 £, correspondant aux avances versées, assorties d’intérêts et de frais de justice.
Un contexte aggravé par des accusations de violences sexuelles
Cette procédure survient alors que Russell Brand est également accusé par quatre femmes de faits graves, allant du viol à l’agression sexuelle, commis entre 1999 et 2005 à différents endroits du Royaume-Uni, notamment à Bournemouth et à Westminster.
Après des révélations médiatiques en septembre 2023 par The Sunday Times et Channel 4, la police britannique a ouvert une enquête. Le 4 avril dernier, Scotland Yard a annoncé que Brand avait été formellement mis en examen. Il comparaîtra le 2 mai devant la Westminster Magistrates Court.
Une ligne de défense offensive sur les réseaux sociaux
L’humoriste a nié l’ensemble des accusations via une vidéo diffusée sur Instagram, qualifiant ses relations de « toujours consenties » et accusant le gouvernement britannique de chercher à le « censurer ». Suivi par plus de 16 millions d’abonnés sur X et Instagram, il utilise régulièrement ses plateformes pour commenter l’actualité, mêlant prises de parole provocantes, théories complotistes et critiques des médias traditionnels.
Un personnage polémique au passé chargé
Habitué aux controverses, Russell Brand s’est illustré par une vie personnelle très médiatisée : dépendances passées à l’alcool et aux drogues, mariage avec la chanteuse Katy Perry, comportements provocateurs à l’antenne… En 2008, il avait dû quitter la BBC après un appel téléphonique jugé déplacé diffusé en direct.
Aujourd’hui, sa carrière littéraire semble suspendue, tandis que ses démêlés avec la justice et son éditeur prennent une ampleur publique considérable.
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