Suite à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin dernier, les communes françaises ont dû se préparer rapidement pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Selon Camille Pouponneau, maire de Pibrac en Haute-Garonne, cette organisation a entraîné des dépenses équivalentes à un an d’achats de livres.
Une commune dépense 18.762 € pour les élections anticipées, mais reçoit seulement 1070 € de remboursement
La commune du 31 a dépensé 18.762 € pour organiser les élections législatives anticipées, qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République après la défaite de son camp aux élections européennes. En retour, elle ne recevra que 1070 € de dédommagement de l’État. Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, Camille Pouponneau, l’élue de la commune, a demandé une révision des possibilités de remboursement pour les communes dans de telles situations, afin de mieux compenser les efforts financiers et humains fournis.
Dans son courrier, partagé sur sa page Facebook, elle détaille les dépenses engagées : mobilisation des équipes communales, frais techniques, juridiques et policiers, rémunération des heures supplémentaires et achat de matériel électoral. Elle décrit également l’impact sur les projets communaux, l’occupation des locaux pendant deux week-ends, et la nécessité pour certains agents de réorganiser ou renoncer à leurs congés prévus fin juin.
La maire de Pibrac critique le manque de soutien de l’État
Interrogée par BFMTV, la maire de Pibrac exprime son sentiment que les décisions nationales sont souvent prises sans une prise en compte adéquate de leurs répercussions locales. « C’est pour cela qu’on a pris le temps cet été d’évaluer ce que cela signifiait pour nous », explique-t-elle.
Elle déplore que la commune doive supporter une dépense imprévue de près de 18.000 euros pour les élections anticipées, contrairement aux dépenses prévisibles des élections européennes. Cette somme représente pour la commune « l’équivalent d’un an d’achats de livres pour la médiathèque, la moitié des fournitures scolaires annuelles ou encore le recrutement d’une personne pour six mois au service technique », précise-t-elle dans sa lettre.
« Cette somme aurait été réellement utile pour les besoins quotidiens des habitants », ajoute Camille Pouponneau, tout en soulignant son engagement envers la contribution des communes à la vie démocratique.
En conclusion de sa lettre, elle exprime ses inquiétudes concernant une possible nouvelle réduction de ses dotations prévue pour le Budget 2025. Elle demande également à l’État de cesser de donner l’impression que les municipalités sont « de gros dépensiers responsables de la dette publique », affirmant qu’en réalité, elles absorbent « une partie de cette dette ».