Le projet de relocalisation des équipes des éditions Hatier au siège du groupe Hachette Livre, à Vanves, fait face à une vive contestation. Entre critiques et résistances, la mobilisation reste soutenue, comme l’a confirmé une assemblée générale de l’intersyndicale CFDT/SUD Culture, après plusieurs débrayages.
Déménagement contesté chez Hatier : la mobilisation des salariés ne faiblit pas
Les dirigeants du groupe Hachette Livre (Vivendi) prévoient de regrouper plusieurs dizaines de salariés au siège de Vanves dès l’été prochain. Conçu pour accueillir 1000 personnes, le bâtiment devra en héberger 1107, avec une réorganisation des espaces favorisant l’open space.
Ce projet implique le départ des équipes de la maison d’édition scolaire Hatier du siège historique du 6e arrondissement de Paris. Un changement qui se traduit par une réduction de l’espace de travail par salarié (-26,7 %) et une quasi-disparition des bureaux individuels (-82,6 %), selon un rapport d’expertise fondé sur les chiffres de la direction.
Face à cette situation, l’intersyndicale CFDT/SUD Culture a organisé plusieurs mobilisations, notamment un débrayage le 11 février devant le siège de Vanves. Deux rapports ont confirmé les inquiétudes des salariés, mais la direction n’a jusqu’ici apporté aucune réponse concrète.
Le 4 mars, une assemblée générale a réaffirmé la volonté des équipes de Hatier de poursuivre le mouvement. Le slogan « Nous ne sommes pas des sardines ! » illustre le refus des salariés de se voir entassés dans des conditions de travail jugées dégradées.
Un dialogue semblait possible après une réunion avec le DRH du groupe Hachette, Gaëtan Ruffault, le 25 février, mais aucun suivi n’a été donné à cette rencontre. Face à cette impasse, la perspective d’une grève est désormais envisagée.
Pendant ce temps, Editis, concurrent direct de Hachette dans l’édition scolaire, a obtenu des ajustements pour ses propres équipes, notamment celles du pôle Éducation & Formation (Sejer). Une concession qui met en lumière l’absence de mesures similaires chez Hachette, alors que la rentrée 2025, marquée par une réforme scolaire, représente un enjeu commercial clé.
Enfin, le départ en retraite du DRH de Hatier, Alain Bergdoll, fin mars, et son remplacement par Diane Jurien (ex-Bouygues Télécom et Colas), pourrait également influencer la suite des négociations.
