C’est une découverte exceptionnelle qui vient enrichir le patrimoine historique de la Harvard Law School : un manuscrit ancien, acquis pour une somme modique en 1946, s’est révélé être une Magna Carta originale datée de l’an 1300. Longtemps considérée comme une simple copie, cette charte fait désormais partie des sept exemplaires authentifiés établis sous le règne d’Edward Ier.
Une redécouverte grâce à l’examen minutieux de deux historiens
Tout est parti d’un document numérisé et archivé sous la référence HLS MS 172, conservé dans la bibliothèque de la faculté de droit. En l’analysant, deux chercheurs spécialisés en histoire médiévale ont identifié des caractéristiques uniques : un « E » majuscule ouvrant le texte et une formulation strictement conforme aux six autres Magna Carta connues de 1300.
La Magna Carta, signée pour la première fois en 1215, constitue un texte fondamental dans l’histoire des libertés publiques. Elle établit les bases de l’État de droit en définissant les droits des barons, des villes et des institutions religieuses face au pouvoir royal.
Une pièce rare achetée pour une somme symbolique
Le manuscrit avait été acheté en 1946 pour seulement 27 dollars – soit l’équivalent de 442 dollars aujourd’hui après correction de l’inflation. Il provenait de la collection personnelle de Forster “Sammy” Maynard, commandant de la Royal Air Force, qui l’avait revendu à travers une maison de vente spécialisée.
Cette acquisition, longtemps sous-estimée, s’est avérée être un véritable trésor historique. Selon les experts, ce document n’est pas une simple reproduction, mais l’un des textes les plus importants de l’histoire constitutionnelle, à la fois témoignage du passé et symbole des droits fondamentaux encore défendus aujourd’hui.
Un rappel de l’importance des archives historiques
La découverte illustre parfaitement combien les archives universitaires peuvent receler des pièces d’une valeur inestimable. Elle souligne également le rôle déterminant des bibliothécaires et chercheurs, dont le travail contribue à révéler des pans méconnus de l’histoire.
Ce cas rappelle que certaines institutions, sans même en avoir conscience, peuvent abriter dans leurs collections des documents rares, oubliés, mais essentiels à la compréhension de notre héritage juridique et politique.