La cour d’appel de Paris a confirmé lundi l’abandon des poursuites contre Riadh B., un homme de 36 ans accusé par le romancier Edouard Louis de l’avoir agressé sexuellement dans la nuit du 25 décembre 2012. Edouard Louis, alors connu sous le nom d’Eddy Bellegueule, n’était pas encore un écrivain bien connu, et il avait porté plainte pour viol sous la menace d’une arme et vols aggravés.
Des violences contestées
L’Algérien de 36 ans, également connu sous le nom de Reda, a de nouveau contesté toute violence contre l’auteur lors d’un procès en appel le 22 novembre. L’auteur de Changer : méthode, âgé de 29 ans, était absent de l’audience lors du premier procès, a déclaré l’AFP à CNN. À l’issue de l’enquête, les faits ont été requalifiés en “agression sexuelle“, portant l’affaire devant un tribunal et non aux assises.
Édouard Louis a expliqué dans sa plainte qu’il avait rencontré dans la rue un homme du nom de Ridda qui l’avait accompagné chez lui. Après un rapport sexuel consenti, l’auteur s’est rendu compte que sa tablette et son téléphone portable avaient disparu. Selon la déclaration d’Édouard Louis, Reda est devenu si menaçant en présence de son hôte cette nuit-là qu’il l’a étranglé avec un foulard avant de le violer.
Alors que l’accusé a été acquitté des accusations de viol sous la menace d’une arme et de vol aggravé, il a été confirmé qu’il purgeait une peine de trois mois avec sursis pour avoir volé une tablette et un téléphone portable. Mais la cour d’appel a requalifié les faits de vols avec violence en vols simples.
Le parquet a requis une peine de quatre ans, dont deux ans fermes, la même que celle réclamée en première instance. À partir de cette nuit-là, Édouard Louis avait tiré l’ouvrage Histoire de la violence (Seuil), publié en 2016, quelques jours avant l’arrestation de son agresseur présumé, pour une autre affaire.
« C’est une immense victoire, celle du droit sur dix années de pressions et de manipulations extra-judiciaires », s’est félicitée l’avocate de Riadh B., Me Marie Dosé, avant d’ajouter : « Riadh B. est innocent et le clame depuis dix ans. Sa présomption d’innocence a été bafouée et violée toute une décennie durant. »
De son côté, l’avocat d’Édouard Louis, Me Emmanuel Pierrat, a affirmé, citant l’auteur lui-même : « Quand un récit ne contient aucune ligne de fiction, il finit par triompher. »
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