Maud Simonnot, Directrice de la fiction française aux éditions du Seuil depuis 2023, lance une nouvelle collection au nom suggestif, Le Bar de la Sirène. Un projet qui remonte à loin : alors qu’elle travaillait encore chez Gallimard, l’éditrice nourrissait déjà l’idée d’ouvrir un bar…
Le Bar de la Sirène : une collection littéraire où l’amitié et la liberté se croisent
Derrière cette initiative, jugée peut-être inhabituelle par certains, se cache une ambition : celle de créer un lieu où les auteurs peuvent s’exprimer librement.
Maud Simonnot aborde cette nouvelle collection dans cet esprit : « Georges Lambrichs, l’éditeur, aimait réunir les auteurs autour d’un simple plat de pâtes. Un moment chaleureux et amical qui m’a inspirée. Je rêve de réunir dans ce “bar” des écrivains que j’admire ou des voix qui me touchent profondément, parfois issues de la société civile. »
L’éditrice précise : « Ce projet est une manière assumée et subjective de donner la parole, à la manière d’un véritable bar où se mélangent discussions sérieuses, confidences, coups de gueule, et passions. »
La collection mettra en avant des textes « courts et intenses », d’environ une centaine de pages, allant de la prose à la poésie, et s’ouvrant à la photographie et au dessin. Elle pourra aborder des récits de voyage, des faits divers, et même des déclarations d’amour… Le tout dans un esprit d’hybridation des genres, symbolisé par la sirène de la collection.
Soucieuse de l’esthétique, chaque ouvrage présentera une couverture métallisée, avec des photos et illustrations originales, et une couleur unique pour chaque titre. Quatre à cinq livres seront publiés chaque année, avec des tirages variant entre 5 000 et 10 000 exemplaires.
Les premiers titres du Bar de la Sirène sortiront le 4 avril : Toi d’Hélène Gestern et La profondeur de l’apparence d’Élisabeth Olliéric. Maud Simonnot raconte : « Hélène Gestern est une autrice que j’admire profondément. Elle explore son lien avec les animaux, notamment sa chatte. »
Quant au deuxième livre, il représente une première œuvre : « En discutant avec l’agente de l’autrice, elle a perçu un écho avec le texte d’Élisabeth Olliéric. Ce livre évoque la manière dont certains moments-clés de nos vies sont liés à des vêtements particuliers, avec une grande élégance. »
En octobre, la collection se diversifiera avec Robert McLiam Wilson et Aurélien Bellanger. Le Britannique, qui vit à Paris, racontera la capitale depuis son bar préféré, un lieu où se croisent toutes les couches sociales. Quant à Aurélien Bellanger, il proposera un texte « hilarant, plein d’auto-dérision », abordant des sujets aussi divers que les baleines, les grottes, et la révolution. Un mélange d’humour et de réflexion, fidèle à son style unique.
Maud Simonnot souligne : « Ce qui rend cette collection unique, c’est la volonté de surprendre, de pousser les auteurs à explorer des terrains inattendus. Je vais à la recherche de leurs passions secrètes, d’un sujet qui les anime profondément. Pour certains, comme Hélène Gestern, je leur laisse carte blanche, avec pour seule condition qu’ils prennent plaisir à écrire. »
Elle conclut : « Je voulais y apporter une part de rêverie, tout en espérant que ceux qui y participent s’amusent et prennent plaisir à contribuer. Ce projet se veut onirique, dans un esprit de liberté et d’amitié, dans un monde souvent désenchanté. »
Pour 2026, Maud Simonnot annonce déjà des projets intrigants : un livre sur un ornithologue, un autre sur Jack Kerouac, et même un autour du surf !
