L’ADBU (Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation) et le SNE (Syndicat National de l’Édition) unissent leurs voix pour alerter le gouvernement et les autorités sur l’urgence d’une action décisive en faveur des ressources documentaires. Ils soulignent la nécessité d’investissements immédiats pour promouvoir le développement d’une documentation universitaire compétitive à l’échelle européenne, afin de maintenir la France au centre des enjeux scientifiques et éducatifs mondiaux.
Alerte sur la crise documentaire : L’ADBU et le SNE appellent à l’action pour sauvegarder l’Enseignement Supérieur
Dans un contexte marqué par le déclin des ressources allouées à l’enseignement supérieur, l’ADBU et le SNE unissent leurs efforts pour attirer l’attention des autorités sur la situation alarmante des budgets documentaires en France. Cette situation menace déjà la réussite des étudiants, l’égalité des chances, et compromet notre capacité à promouvoir l’esprit critique et les valeurs démocratiques. Comme souligné dans le livre blanc de l’ADBU en septembre 2023, il est impératif de reconnaître l’importance cruciale d’une politique documentaire robuste pour assurer des formations de qualité et une recherche d’excellence. Cependant, les investissements français dans l’acquisition d’ouvrages et de revues, tant papier que numériques, par étudiant, demeurent nettement inférieurs à la moyenne européenne, menaçant ainsi notre position dans le paysage de l’enseignement supérieur international.
Les aspirations de la France dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche exigent des ressources adéquates, des services documentaires efficaces et des espaces propices, tous animés par des professionnels compétents. Ces éléments sont essentiels pour favoriser la réussite des étudiants, promouvoir l’excellence de la recherche et diffuser le savoir, surtout à une époque où les fondements de la connaissance sont souvent remis en question au profit de théories alternatives contestables.
Continuer à sous-investir dans ce domaine risque de mettre l’enseignement supérieur français en situation de décrochage par rapport à ses homologues internationaux. De plus, cette responsabilité ne se limite pas aux seuls établissements universitaires : le manque de financement alarmant des ressources documentaires des universités risque d’entraîner tout l’écosystème éditorial français qui en dépend, avec des conséquences néfastes sur les éditeurs et libraires du secteur.
L’ADBU et le SNE exhortent donc le gouvernement, le Parlement et tous les acteurs concernés à prendre rapidement conscience des enjeux identifiés par le livre blanc de l’ADBU, à en discuter et à créer les conditions politiques, stratégiques et financières nécessaires pour y remédier. Il en va de la position et du développement de notre enseignement supérieur, de notre recherche et de la diffusion de savoirs francophones fiables et validés, des éléments cruciaux pour répondre aux grands défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.
Face à la menace de la désinformation, la France ne pourra former des citoyens éclairés sans mobiliser de manière urgente et prioritaire les moyens nécessaires pour développer une documentation universitaire de qualité européenne.