Le monde littéraire norvégien pleure la perte de l’une de ses figures les plus marquantes, Dag Solstad, décédé le 14 mars 2025, comme l’a annoncé son éditrice, Ingeri Engelstad, le lendemain. Né le 16 juillet 1941 à Sandefjord, en Norvège, l’écrivain s’est éteint à Oslo à l’âge de 83 ans des suites d’un arrêt cardiaque.
Dag Solstad, maître du flux de conscience et figure majeure des lettres norvégiennes
Reconnu pour sa maîtrise du flux de conscience, Dag Solstad a marqué la littérature norvégienne par une écriture introspective et mélancolique, souvent comparée à celle de Thomas Bernhard. Ses récits, empreints de répétitions et d’une exploration minutieuse de la psyché moderne, lui ont valu une place incontournable dans le paysage littéraire.
Auteur d’une trentaine d’ouvrages, il détient le record du nombre de Prix de la Critique littéraire norvégienne, remporté à trois reprises. En 1989, il reçoit le Prix de Littérature du Conseil nordique pour Roman 1987, puis en 2017, le prestigieux Prix nordique de l’Académie suédoise, parfois surnommé le « petit Nobel », consacrant l’ensemble de son œuvre.
En France, son Onzième roman, livre dix-huit (traduit par Jean-Baptiste Coursaud) a été publié en 2018 et traduit dans vingt-trois langues. Parmi ses autres romans disponibles en français figurent Honte et dignité (Les Allusifs, 2008), sélectionné pour le Prix Femina, ainsi que T. Singer (Notabilia, 2021). Son œuvre interroge les tensions sociales et identitaires, notamment à travers Irr! Grønt! (1969) et 25. septemberplassen (1974), qui explorent respectivement la construction du moi et les conflits de la société norvégienne.
Engagé dans un parti communiste prônant la révolution, Solstad met d’abord sa plume au service de la lutte des classes, avant de s’éloigner progressivement de cette utopie. Son intérêt pour le football l’amène également à coécrire plusieurs ouvrages sur les Coupes du Monde avec Jon Michelet. Parallèlement, il s’impose comme une voix critique influente dans le monde littéraire.
Dag Solstad laisse derrière lui une œuvre majeure, à la fois introspective, politique et universelle.
Crédits photo : Éditions Noir sur Blanc