Coupes budgétaires : la culture menacée dans le département de l’Hérault

D’après le quotidien Libération, le département de l’Hérault prévoit de supprimer l’enveloppe dédiée à la culture dans son budget annuel, une information confirmée par le service communication de la collectivité. Kléber Mesquida, président socialiste du conseil départemental, justifie cette décision en affirmant devoir se recentrer sur les compétences obligatoires.

Culture en péril : l’Hérault prévoit une suppression totale de son budget culturel

Lors d’une réunion avec les vice-présidences, Kléber Mesquida, président du conseil départemental de l’Hérault, a annoncé une suppression totale du budget alloué à la culture, révèle Libération, une information confirmée par le service communication de la collectivité.

Les détails précis de cette coupe budgétaire restent inconnus pour l’instant, le budget 2025 n’étant pas encore voté – ce qui devrait avoir lieu en mars prochain. Cependant, depuis plusieurs semaines, l’exécutif départemental prépare le terrain en annonçant des restrictions majeures. Dès novembre 2024, Kléber Mesquida déclarait à La Gazette de Montpellier : « Nous ne pouvons plus financer le sport, la culture et les associations. »

En 2024, le budget départemental de 1,8 milliard d’euros consacrait 12,4 millions d’euros à la culture, soutenant notamment la création artistique, la valorisation du patrimoine et la diffusion culturelle. Selon Libération, la part du budget dédiée aux dépenses culturelles non obligatoires – et donc menacée de suppression – s’élèverait à environ 5 à 6 millions d’euros.

Le département impute cette décision aux restrictions budgétaires imposées par l’État, qui exige des collectivités territoriales 2,2 milliards d’euros d’économies en 2025. Sur son site officiel, la collectivité dénonce un transfert de charges de plus en plus lourd sans compensation financière adéquate, évaluant son manque à gagner à 103 millions d’euros.

Des acteurs culturels inquiets

En attendant le vote du budget, les professionnels du secteur restent dans l’incertitude. « Ne pas savoir fin janvier de combien le budget 2025 sera amputé, voire s’il sera totalement supprimé, est extrêmement anxiogène. Aujourd’hui, chaque euro compte, mais aucune structure n’a encore été notifiée officiellement », confie Nathalie Garraud, codirectrice du théâtre des 13 Vents à Montpellier, à Libération.

Certaines initiatives, comme l’opération estivale Lire à la mer, organisée sur les plages de Frontignan et de Palavas-les-Flots, pourraient être les premières victimes de ces coupes. Jean-André Ithier, directeur de la lecture publique départementale, alertait déjà en novembre 2024 sur les risques pour ces dispositifs, jugés non prioritaires.

D’autres événements culturels majeurs sont également menacés, à l’image du festival Voix Vives de Sète, qui a lancé un appel à soutien dès novembre dernier face à la crise financière qui frappe le secteur.

Toutefois, la lecture publique étant une compétence obligatoire des départements depuis la loi Robert du 21 décembre 2021, certaines structures, comme la bibliothèque départementale, devraient être épargnées. Toutefois, si le département ne peut ni la supprimer ni cesser son fonctionnement, il conserve la possibilité d’en réduire les moyens…

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