Les marchés français et allemand de l’édition présentent souvent des similitudes, et l’année 2024 ne fait pas exception. En Allemagne, le chiffre d’affaires global affiche une hausse de 0,8 %, masquant toutefois une diminution des ventes en volume de 1,7 %.
L’industrie du livre en Allemagne : un secteur sous tension malgré des segments porteurs
Karin Schmidt-Friderichs, directrice du conseil d’administration du Börsenverein, la Fédération des éditeurs et libraires allemands, annonce d’emblée que la situation « reste très tendue ». À l’image de la France, l’Allemagne traverse une période de contraction des ventes : en 2024, le volume des exemplaires écoulés a reculé de 1,7 %.
Ces données, dévoilées le 9 janvier par la Fédération, témoignent d’un secteur affecté par l’inflation, avec des prix de livres en hausse moyenne de 2,6 %. Cette augmentation a permis au chiffre d’affaires global de progresser malgré la diminution des ventes en volume.
« En ces temps difficiles, l’industrie du livre peut s’appuyer sur les ventes de l’année précédente. C’est un bon signe, car le savoir, les connaissances et les récits marquants sont des outils essentiels pour comprendre et faire face à une réalité complexe et marquée par la crise », a souligné Karin Schmidt-Friderichs dans un communiqué.
Trois catégories ont toutefois enregistré des performances positives : la non-fiction, avec une croissance de 7,7 %, notamment portée par les mémoires d’Angela Merkel, Liberté (Albin Michel) ; la fiction, qui progresse de 4,1 %, stimulée par la romantasy et la romance ; ainsi que les ouvrages jeunesse, en légère hausse de 0,5 %.
“Altern” d’Elke Heidenreich, meilleure vente de l’année en Allemagne malgré un climat incertain
Selon le Börsenverein, la meilleure vente de l’année en grand format a été Altern d’Elke Heidenreich (Hanser), un essai sur l’art de vieillir et l’acceptation de soi, devant Das Kalendermädchen de Sebastian Fitzek, l’un des auteurs de thrillers les plus populaires en Allemagne, ainsi que le livre d’Angela Merkel.
Cependant, la montée de l’extrême droite et la multiplication des plans sociaux alimentent des inquiétudes similaires des deux côtés du Rhin. Karin Schmidt-Friderichs indique que « le secteur continue de ressentir les effets d’un recul de la consommation et d’une instabilité croissante, alors que l’inflation persiste et que les charges administratives s’alourdissent ».
À l’instar de leurs collègues français, les éditeurs allemands se sont engagés pour défendre le KulturPass, l’équivalent du Pass Culture, qui consacre une part importante de son budget à l’achat de livres.
