La vente de l’entrepôt logistique de Gibert Joseph à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et le transfert des contrats de travail vers la société ID Logistics ont suscité une vive réaction chez les salariés. Un mouvement social initié par la CGT a permis d’aboutir à un accord tripartite, garantissant des conditions de départ plus justes pour les employés concernés.
Une mobilisation face à un transfert controversé
Fin avril 2025, 44 des 45 logisticiens de l’entrepôt de Vitry-sur-Seine ont observé un débrayage massif. En cause : la délocalisation programmée de leur poste de travail vers Plessis-Pâté (Essonne), à plus de 30 kilomètres, dans le cadre du plan stratégique 2024-2028 de Gibert Joseph visant à externaliser sa logistique.
Les employés craignaient notamment une requalification disciplinaire en cas de refus de mutation, ce qui aurait pu entraîner un licenciement injustifié.
Gibert Joseph rassure, mais les inquiétudes persistent
Malgré les assurances de l’entreprise selon lesquelles « l’emploi serait maintenu à 100 % » avec un transfert de contrats sans perte d’ancienneté, les salariés et la CGT Gibert Joseph Vitry ont maintenu la pression. Des négociations ont alors été entamées avec l’enseigne et ID Logistics.
Un accord tripartite signé : indemnités et garanties à la clé
La section syndicale CGT annonce aujourd’hui la signature d’un accord entre les trois parties. Celui-ci prévoit :
- Le versement d’indemnités d’ancienneté pour les salariés ne pouvant pas rejoindre Plessis-Pâté.
- L’impossibilité de se déplacer ne sera ni considérée comme une faute grave ni comme une démission.
- Une revendication toujours en cours concernant une prime fixe de mobilité et le remboursement des frais kilométriques liés à la nouvelle localisation.
D’après une enquête interne menée par le CSE, seule une dizaine de salariés seraient disposés à poursuivre leur activité à Plessis-Pâté.
Une direction jugée peu transparente
Si la CGT salue la solidarité des salariés, elle critique fermement la communication de la direction, qui aurait été « floue » lors d’un CSE en janvier 2025. Le syndicat affirme ne pas croire que ce plan de transformation logistique ait été élaboré en si peu de temps.
La version de la direction
Interrogée, la direction de Gibert Joseph justifie ce changement par une inadaptation croissante de l’entrepôt de Vitry aux nouvelles exigences logistiques, notamment en raison de la montée en puissance du e-commerce. Le site serait devenu « sous-dimensionné » pour les volumes à traiter.
La direction met en avant un « esprit de responsabilité », affirmant que l’accord vise à « garantir un cadre sécurisé » pour les salariés durant cette phase de transition logistique et organisationnelle, dans le respect des normes légales et conventionnelles.
