Grève à la BnF : “Toute la fonction publique a peur” face aux coupes budgétaires

Le mardi 13 mai 2025, une large mobilisation a secoué la fonction publique, portée par plusieurs syndicats nationaux (CGT, FSU, Solidaires, UNSA, CFE-CGC), pour défendre les conditions de travail, demander la suppression du jour de carence en cas de maladie, et réclamer le maintien du plein traitement lors des arrêts pour congé maladie ordinaire. À la Bibliothèque nationale de France (BnF), de nombreux agents ont répondu à l’appel, exprimant leur colère face à la précarisation de leurs métiers et aux restrictions budgétaires croissantes.

Une mobilisation intersyndicale forte à la BnF

Dès le matin du 13 mai, un piquet de grève s’est formé devant les bâtiments de la BnF, avec des prises de parole de représentants syndicaux, de chercheurs et de membres d’autres institutions culturelles telles que le Mobilier national ou l’Institut national d’histoire de l’art. Cette action locale s’inscrit dans une mobilisation nationale contre l’austérité imposée à la culture, à l’éducation et à la santé.

Selon une représentante de la CGT-BnF, l’ensemble de la fonction publique est en alerte face aux annonces du gouvernement. Après des coupes budgétaires en 2025, le projet de loi de finances 2026 prévoit 40 milliards d’euros supplémentaires d’économies, comme l’a confirmé Éric Lombard, ministre de l’Économie. Résultat : « La culture est encore l’un des premiers secteurs à en faire les frais. »

Des revendications claires et un mouvement qui dure

Depuis plusieurs semaines, les agents de la BnF multiplient les grèves et débrayages pour réclamer :

  • une revalorisation des conditions de travail,
  • le recrutement des vacataires en CDI plutôt qu’en CDD précaires,
  • et l’augmentation des quotités horaires pour les contractuels (passage à 110h/mois au lieu de 60-80h).

Un autre point central concerne l’instauration d’un “congé hormonal” : des jours d’absence sans justification pour les femmes, tenant compte des douleurs menstruelles ou des effets de la ménopause. Si l’installation de distributeurs de protections périodiques a été obtenue, cette mesure, elle, reste refusée.

Suppressions de postes et tensions internes

Les syndicats dénoncent également la baisse du plafond d’emplois à la BnF, passé de 2212 à 2202 équivalents temps plein travaillé entre 2024 et 2025. Dans le même temps, les changements à la tête de l’établissement ont contribué à ralentir les négociations : Philippe Lonné vient d’être nommé directeur général, tandis que le poste de responsable RH reste vacant.

Vers une confrontation avec le ministère de la Culture

Les syndicats attendent désormais beaucoup du prochain Conseil social d’administration (CSA) du ministère de la Culture, espérant notamment interpeller Rachida Dati sur l’avenir des emplois à la BnF et la baisse de 114 millions d’euros des crédits du ministère. Une enquête de la CGT Culture révèle que, contrairement aux discours officiels, le budget culturel est bel et bien en diminution.

Une mobilisation révélatrice du malaise dans la culture publique

Le mouvement de grève à la BnF illustre un malaise plus large au sein de la fonction publique. La précarité croissante, la stagnation des salaires, la réduction des effectifs et l’absence de reconnaissance poussent de nombreux agents à se battre pour la sauvegarde de leurs missions et pour un service public culturel digne. Le message porté par les grévistes est clair : la culture mérite mieux que l’austérité.

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