« Lorsque l’économie prend l’eau, c’est la culture qui en paie le prix ! », déclare le Club 99, fédération des festivals de bande dessinée, dans un communiqué. Ces derniers s’associent aux nombreux acteurs du secteur culturel qui expriment leurs inquiétudes face aux réductions budgétaires soudaines, frappant le domaine culturel dans le cadre du rééquilibrage des finances publiques.
Coupe budgétaire dans la culture : une menace pour l’avenir des structures et événements
Les autorités publiques, tant au niveau national que local, semblent résolues, pour certains, à imposer des réductions significatives dans les financements alloués aux structures et acteurs culturels. Les collectivités territoriales sont contraintes de mettre en place des efforts budgétaires, souvent accompagnés de critiques idéologiques visant le réseau associatif.
Les importantes baisses de subventions en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie mettent en péril l’existence de nombreuses structures et événements. En Pays de la Loire, la Présidence du Conseil Régional va même jusqu’à supprimer tout un réseau territorial en procédant à des coupes drastiques ou des annulations totales dès 2025.
Au-delà de ces annonces, une forte incertitude règne, compliquant considérablement la préparation des activités pour l’année à venir.
Culture en danger : l’épuisement des structures face aux coupes budgétaires
Depuis de nombreuses années, nos partenaires publics nous encouragent à multiplier nos actions, notamment en matière d’éducation artistique et culturelle, sans pour autant augmenter le soutien financier. Il nous est fréquemment répété que le maintien d’une subvention doit être considéré comme une forme de reconnaissance, tandis que nous sommes submergés par une charge de travail croissante pour répondre à ces exigences.
Bien avant les récentes annonces de désengagement, un lent processus de dégradation et d’épuisement des structures avait déjà commencé. Les annonces de coupes drastiques aujourd’hui semblent ainsi acter la mise à mort d’un tissu déjà fragilisé.
Les festivals de bande dessinée, comme les acteurs culturels et associatifs, accomplissent un travail remarquable de défrichage, de prescription et de diffusion de la création, visant à soutenir l’ensemble de la chaîne du livre.
Nous “tirons la sonnette d’alarme” : tout au long de l’année, à travers nos festivals et nos actions d’éducation populaire et de médiation, nous menons une lutte acharnée pour défendre l’accès à la lecture pour tous et toutes.
Les missions des acteurs culturels doivent être perçues comme un investissement dans la diversité culturelle, un levier éprouvé pour l’enrichissement intellectuel et l’épanouissement social de chacun.
En 2022, Emmanuel Macron déclarait la lecture Grande cause nationale, et cet engagement ne doit pas souffrir aujourd’hui d’un désengagement brutal des partenaires publics.
L’économie de nos structures est déjà fragilisée par des baisses de financement régulières et la flambée des coûts. Il devient urgent de tirer la sonnette d’alarme pour que la culture, ses acteurs et ses bénéficiaires ne soient pas sacrifiés sur l’autel de l’austérité budgétaire.
