Le ministère de la Culture indique qu’en 2024, pour la première fois depuis 2021, le nombre de Français inscrits dans les bibliothèques publiques a augmenté, atteignant 6,2 millions de personnes. Cette progression est significative par rapport aux 5,8 millions d’inscrits recensés l’année précédente.
La contribution de l’état au prêt en bibliothèque : Un soutien crucial pour les auteurs et éditeurs
Chaque année, l’État français, par l’intermédiaire des ministères de la Culture et de l’Enseignement supérieur, évalue le nombre d’usagers inscrits dans les bibliothèques publiques et universitaires. Ces statistiques servent à déterminer la contribution forfaitaire de l’État destinée à la rémunération des auteurs pour le prêt en bibliothèque.
En effet, les auteurs, traducteurs et éditeurs ne peuvent s’opposer au prêt de leurs œuvres en bibliothèque. En compensation, ils bénéficient d’une rémunération et d’une retraite complémentaire, financées conjointement par l’État et les fournisseurs de livres.
Cette contribution forfaitaire est complétée par un prélèvement de 6 % sur le prix public hors taxe des ventes de livres aux bibliothèques. La Sofia, après avoir distribué une part aux auteurs affiliés au régime de retraite complémentaire (IRCEC/RAAP), redistribue le reste aux éditeurs et auteurs adhérents. Les éditeurs partagent ensuite ces montants à parts égales avec les auteurs non affiliés.
En 2023, le montant total perçu a atteint 17,37 millions d’euros, d’après la Sofia.
Hausse des inscriptions en bibliothèque : Une première depuis 2021
Pour la première fois depuis 2021, le ministère de la Culture a annoncé une augmentation du nombre d’inscrits dans les bibliothèques publiques françaises, atteignant 6.255.699 personnes, selon un arrêté publié au Journal officiel du 9 novembre. L’année précédente, ce chiffre s’établissait à 5,8 millions.
La même tendance est observée par le ministère de l’Enseignement supérieur pour les bibliothèques des établissements d’enseignement supérieur, avec 1.025.843 inscrits, dépassant ainsi le million pour la première fois (contre 942.426 en 2023).
En conséquence, la contribution forfaitaire de l’État pour le prêt en bibliothèque connaît une légère augmentation : elle passe à 9.758.890 € pour le ministère de la Culture (contre 9,1 millions € l’année précédente) et à 1.025.843 € pour l’Enseignement supérieur (942.426 € en 2023).
Les autres bibliothèques accueillant le public pour le prêt voient également une hausse de leurs inscriptions, atteignant 250.228 personnes, contre 233.970 l’année dernière.
Hausse des inscriptions en bibliothèque : Les raisons d’un renouveau
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’augmentation significative des inscriptions dans les bibliothèques publiques. D’une part, l’État a multiplié les efforts de communication autour du réseau de bibliothèques, de leur offre documentaire et des services qu’elles proposent. En 2023, la campagne nationale « Ma bibliothèque : le monde à portée de main » a été lancée. Un an plus tard, les 28 et 29 septembre, les premières journées nationales des bibliothèques, Biblis en folie, ont invité le public à redécouvrir ces lieux culturels essentiels.
D’autres événements culturels nationaux, comme Partir en Livre, les Nuits de la Lecture et #10marsjelis, ont également contribué à cette dynamique, renforçant le rôle des bibliothèques comme points d’ancrage culturels.
L’engagement des collectivités territoriales pour la gratuité des inscriptions a aussi facilité l’accès aux bibliothèques, suivant les recommandations de l’Association des bibliothécaires de France, qui souligne que même un coût « symbolique » peut être un frein.
Enfin, le contexte économique marqué par l’inflation pourrait inciter les lecteurs à se tourner vers le prêt de livres comme solution pour préserver leur budget tout en maintenant leurs habitudes de lecture.