Depuis plusieurs mois, une femme à Milan, dans un anonymat total, offre ses livres à des inconnus. Faute de place chez elle, elle ne peut les garder, mais grâce à ce geste généreux, ces ouvrages trouvent une nouvelle maison et une seconde vie.
Une femme perpétue une tradition littéraire en offrant ses livres aux passants de Milan
Cette histoire évoque la pratique du bookcrossing, où les livres sont échangés librement dans les espaces publics, attendant leur prochain lecteur. Cette femme, vivant en banlieue de Milan, emballe ses livres avec soin et y joint une note avant de les déposer. À ce jour, elle en a déjà distribué plus d’une centaine.
Interviewée par le Corriere della Sera, cette bienfaitrice, qui travaille dans les ressources humaines, estime qu’il lui reste environ quarante livres à offrir. Elle prévoit d’en acheter d’autres, car « cette activité lui fait du bien ».
L’inspiration lui est venue d’Inès, une femme très proche d’elle. « Inès se surnommait “la psychologue des livres” : elle croyait que tous les romans ne pouvaient pas être aimés de la même façon. Elle les offrait pour que les personnages trouvent leur lecteur idéal, aidant ainsi ce dernier à se (re) découvrir », raconte-t-elle.
Aujourd’hui, Inès n’est plus là, mais elle a repris le flambeau, transformant cette habitude en une véritable thérapie personnelle. « C’est ma façon de me souvenir d’elle, tout en continuant à chercher ma place dans le monde. »
À Modène, une professeure à la retraite transforme un parc en bibliothèque à ciel ouvert
Ce n’est pas la seule initiative de don de livres en Italie : une professeure de philosophie retraitée, après trente ans d’enseignement, a choisi d’offrir un millier de ses livres à la communauté de Modène, en Emilie-Romagne. Elle les dispose dans un parc public, créant ainsi une bibliothèque en plein air accessible à tous.
Comme elle l’a confié à Orizzonte Scuola, « leurs pages proviennent du bois des arbres, et il est peut-être juste qu’elles retournent à l’air libre, là où elles ont leurs racines ». Après avoir déposé les livres sur des bancs, elle revient vérifier, quelques jours plus tard, s’ils ont trouvé preneur ou s’ils sont toujours là. Si les livres sont restés, elle les récupère.
Cette professeure est convaincue du bien-fondé de son geste : « Je crois fermement que les livres doivent être donnés », a-t-elle déclaré à la Gazzetta di Modena, précisant qu’elle préfère les laisser sur les bancs du parc plutôt que de les revendre.