C’est avec une profonde tristesse que les éditions Bruno Doucey partagent la nouvelle du décès, le 26 juin 2023 à Paris, de leur chère amie et talentueuse autrice, Ysabelle Lacamp, emportée à l’âge de 68 ans par un combat acharné contre le cancer qu’elle a courageusement mené pendant plus de trois ans.
Ysabelle Lacamp, une femme rayonnante au sourire aussi généreux que son cœur, a laissé une empreinte profonde sur tous ceux qui ont eu le privilège de la connaître. Son rire et sa voix chaude résonneront à jamais dans nos mémoires, nous laissant un immense vide.
Forte de ses origines, Ysabelle Lacamp était issue d’une ancienne famille huguenote cévenole du côté de son père, l’écrivain et journaliste Max-Olivier Lacamp, et d’origine coréenne du côté de sa mère. Ce mélange de racines lui a transmis l’art du métissage et de la résistance.
Des début d’actrice vers l’écriture
Diplômée en chinois et coréen de l’Université de Londres et de l’Institut des Langues Orientales à Paris, elle a commencé sa carrière en tant qu’actrice, travaillant avec des réalisateurs renommés tels que Claude Berri, Jacques Deray et Tony Garlif.
Par la suite, elle s’est tournée vers l’écriture et a connu un grand succès en tant qu’autrice de nombreux romans, tels que Le Baiser du dragon (Lattès, 1986), Une jeune fille bien comme il faut (Albin Michel, 1991), L’Homme sans fusil (Seuil, 2002) et Le jongleur de nuages (Flammarion, 2008).
En 2011, lors de la journée des écrivains engagés qu’elle co-organisait, Ysabelle a fait la rencontre de Bruno Doucey et Murielle Szac, une rencontre qui a donné naissance à une grande amitié. Elle a ensuite rejoint le collectif d’auteurs de la collection Ceux qui ont dit Non (Actes Sud Jeunesse), contribuant aux ouvrages Marie Durand, Non à l’intolérance religieuse (2012) et George Sand, Non aux préjugés (2019).
Toujours animée par le désir de mettre en lumière le travail des autres, elle a rédigé plusieurs préfaces pour les éditions Bruno Doucey, dont celle de l’anthologie coréenne C’est l’heure où le monde s’agrandit (2021) et de Je ne peux le croire, une anthologie de haïkus consacrée à Hiroshima, Nagasaki et Fukushima.
Son dernier roman magnifique, Ombre parmi les ombres (Éd. Bruno Doucey, collection Sur le fil, 2018), donne vie à Robert Desnos dans une rencontre bouleversante avec le dernier enfant juif survivant du ghetto de Terezin. Ce livre d’une intensité rare reflète l’intensité de son être. Ysabelle croyait avant tout en la victoire de la beauté, de l’humanité et de l’écriture face à toutes les barbaries de l’existence.
Nos pensées les plus chaleureuses accompagnent Helmut, son époux, Caspar, son fils, ainsi que tous ses proches dans cette épreuve difficile.
Crédit image : le progrès