Éric Zemmour réclame trois millions d’euros de dommages et intérêts à son ancien éditeur, Albin Michel, pour ce qu’il considère comme une résiliation abusive de leur contrat. Le différend est né lorsque Albin Michel a décidé de ne pas publier le sixième livre de Zemmour en raison de ses ambitions politiques. Éric Zemmour affirme que cette résiliation est illégale, tandis qu’Albin Michel soutient que Éric Zemmour n’a pas respecté les délais contractuels. L’affaire a été présentée devant le tribunal le 31 mai et un jugement est attendu le 25 octobre.
Éric Zemmour poursuit Albin Michel
Éric Zemmour poursuit Albin Michel pour une indemnisation de trois millions d’euros, alléguant une rupture abusive de contrat lors d’un procès qui s’est tenu le mercredi 31 mai. La maison d’édition Albin Michel avait renoncé à publier son sixième livre, intitulé “La France n’a pas dit son dernier mot”, après avoir déjà édité cinq autres ouvrages de l’auteur. Cette décision était motivée par les intentions politiques d’Éric Zemmour, qui souhaitait faire de son prochain livre un élément clé de sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. Par le biais de sa société SARL Rubempré, Éric Zemmour a donc porté l’affaire devant le tribunal judiciaire de Paris, bien qu’il n’ait pas assisté à l’audience.
Une résiliation unilatérale
L’avocat d’Éric Zemmour, Arnaud de Senilhes, a soutenu que la résiliation du contrat par Albin Michel était illégale, qualifiant cette action de résiliation unilatérale. Il a également dénoncé une censure politique, soulignant que l’absence d’éditeur avait rendu impossible la publication du livre dans les délais souhaités par l’auteur, à savoir septembre 2021. L’avocat a souligné qu’en étant édité par Albin Michel, le livre aurait été exempt de fautes d’orthographe dès la première page, ce qui a suscité de nombreuses réactions médiatiques.
De son côté, Albin Michel a fait valoir que la rupture du contrat était due au non-respect des délais contractuels par Éric Zemmour, qui aurait dû soumettre son manuscrit en 2019. Lorsque aucun début de manuscrit n’a été transmis au printemps 2021, Éric Zemmour a soudainement déclaré que le livre serait axé sur sa campagne politique, ce qui a été rejeté par Albin Michel.
L’avocat de la maison d’édition, Christophe Bigot, a souligné que M. Zemmour ne pouvait pas imposer cette décision à son éditeur, alors que le délai contractuel était déjà expiré. Albin Michel estime que cette situation a été orchestrée par Éric Zemmour, qui a préféré s’auto-éditer afin de tirer profit du potentiel commercial de son livre. L’ouvrage s’est vendu à 272 000 exemplaires en 2021. Albin Michel affirme que, au lieu de gagner un million d’euros avec cette maison d’édition en vendant 300 000 exemplaires, Éric Zemmour a empoché approximativement le double en le publiant aux éditions Rubempré.
Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 25 octobre.
Crédit image : le parisien