Une des principales bases documentaires sur l’Holocauste a été mise en ligne ce lundi 27 janvier, à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. La Wiener Holocaust Library offre désormais l’accès à environ 150 000 documents, incluant des photographies.
Une mémoire numérique contre l’oubli : la Wiener Holocaust Library ouvre ses archives en ligne
La Wiener Holocaust Library, basée au Royaume-Uni, est l’un des plus anciens centres dédiés à la préservation de l’histoire de l’Holocauste et de la politique nazie dans le monde. Fondée en 1934 par le docteur Alfred Wiener, un militant actif contre la montée du nazisme en Allemagne dès les années 1920, l’institution célèbre en 2024 ses 90 ans d’existence.
Après avoir quitté l’Allemagne en 1933 pour s’installer aux Pays-Bas, Alfred Wiener fonde à Amsterdam le Jewish Central Information Office (JCIO), collectant et archivant des informations sur le nazisme pour mieux le combattre. En 1938, il transfère ses ressources au Royaume-Uni, où il poursuivra son travail, malgré le drame familial vécu : son épouse et ses trois filles, restées aux Pays-Bas, furent déportées au camp de Bergen-Belsen. Bien que libérées en 1945, son épouse Margarethe succomba peu après.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’institution prend la forme d’une bibliothèque de recherche, dédiée à la conservation des archives et à l’éducation sur la mémoire de l’Holocauste, l’antisémitisme et toutes les formes d’intolérance.
Un portail numérique pour préserver et transmettre
Le portail « Wiener Digital Collections », nouvellement lancé, marque une avancée significative dans la diffusion de ces archives. Actuellement, 150 000 documents sont disponibles en ligne, avec l’ambition d’ajouter 100 000 références supplémentaires chaque année. Ces collections permettent d’explorer la montée du nazisme dans les années 1920 et 1930, de revivre le procès de Nuremberg à travers des documents originaux, ou encore de découvrir des photographies poignantes, comme celles du ghetto de Łódź ou de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau.
Parmi les trésors mis à disposition, on trouve également les Tarnschriften, des textes antifascistes clandestins publiés sous des apparences inoffensives, comme des prospectus ou des manuels pratiques. Environ 500 exemples de ces écrits dissimulés ont été numérisés et rendus accessibles.
Dans un contexte où l’extrême droite progresse en Europe et ailleurs, cette initiative constitue une réponse cruciale pour rappeler les leçons du passé et encourager la vigilance face à toute forme de haine et d’intolérance.
Le portail est accessible via le site officiel de la Wiener Holocaust Library.