Selon une récente étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) basée sur des données de 2022, 10 % des adultes âgés de 18 à 64 ans rencontrent des difficultés dans les compétences de base en écriture, tandis que 4 % sont considérés comme étant en situation d’illettrisme.
Analyse des difficultés en lecture et calcul chez les adultes français en 2022
En 2022, près de 4 millions de Français âgés de 18 à 64 ans étaient confrontés à d’importantes difficultés en matière de compétences écrites. Environ 4 % éprouvaient des difficultés significatives dans la lecture de mots, tandis que 7 % rencontraient des obstacles pour produire des mots à l’écrit et autant pour la compréhension de textes simples. Globalement, 8 % des individus étaient en difficulté dans au moins l’un de ces trois domaines, en obtenant moins de 60 % de réussite aux tests correspondants.
Si l’on prend en compte ceux qui rencontrent des difficultés, même modérées, dans ces mêmes exercices, la proportion s’élève à 10 %. Par ailleurs, 12 % des Français connaissaient des problèmes en calcul, avec un taux de réussite inférieur à 60 % aux tests. Les difficultés tendent à se chevaucher, avec 62 % des adultes en difficulté en écriture rencontrant également des difficultés en calcul.
Certaines caractéristiques sociologiques accentuent ces difficultés. Par exemple, 24 % des résidents des départements d’outre-mer et 29 % en calcul, contre respectivement 10 % et 11 % en France métropolitaine. De même, les résidents des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont plus susceptibles de rencontrer des difficultés en écriture et en calcul, en partie en raison d’une plus grande proportion de personnes non scolarisées en France dans ces zones. Enfin, les individus ayant suivi leur scolarité en dehors de la France et dont la langue maternelle n’est pas le français rencontrent plus fréquemment des difficultés en écriture et en calcul.
Les Barrières de l’Écrit et du Calcul : Impact sur la Vie Quotidienne
Le niveau de diplôme, ainsi que celui des parents, exerce une influence significative sur les difficultés rencontrées. L’Insee souligne que 19 % des individus dont les parents ont peu ou pas de diplôme sont en difficulté en écriture, comparé à seulement 3 % chez ceux dont les parents détiennent un diplôme de l’enseignement supérieur. Cette tendance se répète également en calcul, avec respectivement 19 % et 4 %.
L’écart entre les générations est également notable, les jeunes étant généralement mieux lotis que leurs aînés. La proportion de personnes en difficulté varie ainsi de 6 % chez les 18-24 ans à 14 % chez les 55-64 ans. Cette différence est principalement due à des facteurs générationnels, les jeunes ayant bénéficié de scolarités plus longues et étant plus diplômés que leurs aînés.
Les obstacles rencontrés en écriture et en calcul ont des répercussions majeures dans la vie quotidienne. Par exemple, l’utilisation d’Internet est moins fréquente chez les personnes ayant des difficultés en écriture, avec seulement 83 % d’entre elles utilisant Internet au cours des trois derniers mois, contre 97 % pour l’ensemble des adultes âgés de 18 à 64 ans. De plus, elles effectuent moins de démarches administratives, ce qui peut entraîner une privation de droits.
Évolution des Compétences en Écriture et Calcul en France : Comparaison 2022-2011
L’Insee entreprend une analyse comparative entre 2022 et la situation en 2011, bien que des précautions soient nécessaires étant donné que les domaines des deux enquêtes ne correspondent pas parfaitement, ce qui peut biaiser les résultats.
Cependant, certains résultats montrent des signes encourageants : en France métropolitaine, la proportion de personnes âgées de 18 à 64 ans en difficulté en écriture a diminué de 16 % à 10 % entre 2011 et 2022, tout comme celle rencontrant des difficultés en calcul, passant de 13 % à 11 %. Parallèlement, le taux d’illettrisme est passé de 7 % en 2011 à 4 % en 2022.
Ces progrès sont en partie attribuables à l’extension de la durée de la scolarité, qui s’est accrue entre les générations. Cette augmentation naturelle contribue à améliorer la moyenne de l’ensemble de la population, principalement celle des personnes nées en France métropolitaine, étant donné que les résultats des résidents des départements d’outre-mer n’ont pas été comparés.